Vendredi 05 Aout 2022

Pétrole : Malgré les pressions, l'Opep ouvre à peine les vannes

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Malgré les multiples appels du président américain Joe Biden à ouvrir davantage les vannes de pétrole pour tenter d'enrayer la flambée des cours, le cartel de l'Opep+ a décidé d’augmenter légèrement la production quotidienne de pétrole.


En effet, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), emmenée par Ryad, et ses alliés conduits par Moscou, ont convenu d'une augmentation de production très limitée pour le mois de septembre : à savoir 100.000 barils par jour, à comparer aux quelque 432.000 puis 648.000 barils supplémentaires fixés les mois précédents.

L'administration Biden ne sera sans doute pas ravie, et plusieurs observateurs pronostiquent un revers dans les relations américano-saoudiennes.

Il faut rappeler que dans l'espoir d'influer sur cette décision, Joe Biden s'était rendu pour la première fois en tant que Président des États-Unis en Arabie Saoudite mi-juillet. L’objectif était de convaincre le royaume de pomper davantage pour freiner l'envolée des prix du carburant.

Par sa décision, l'Opep+ démontre qu'elle reste soudée et ménage la Russie, aux intérêts diamétralement opposés à ceux de Washington. D’ailleurs, dans un communiqué, elle insiste sur «l'importance de maintenir le consensus essentiel à la cohésion de l'alliance».
De son côté, le Président français, Emmanuel Macron, était lui aussi à la manœuvre la semaine dernière en recevant le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. A l'issue de cette rencontre -dénoncée pourtant par les défenseurs des droits humains- les deux dirigeants ont dit souhaiter intensifier la coopération pour atténuer les effets de la guerre en Ukraine en Europe, au Moyen-Orient et dans le monde. Une rencontre qui finalement n’a pas eu les effets escomptés. 

Au-delà des enjeux géopolitiques, la récente baisse relative des prix du pétrole, sur fond de craintes de récession, a pu inciter l'Opep+ à jouer la prudence. Depuis leurs sommets de mars dernier, à des niveaux plus vus depuis la crise financière de 2008, les deux références du brut ont perdu plus de 26%.

Aujourd’hui, l’espoir d’une baisse plus prononcée des prix du carburant s’est réduit après cette décision, avec tout ce qu’elle engendrera comme dommages collatéraux sur l’inflation et conséquemment sur le pouvoir d’achat des pays importateurs.

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