L'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit une "importante pénurie de l'offre" de pétrole au 4e trimestre 2023 après l'annonce début septembre de la prolongation des coupes dans les productions et les exportations russes et saoudiennes, mercredi dans son rapport mensuel.
Ces coupes devraient se traduire par "un déficit substantiel" d'un million de barils par jour pour les pays de l'OPEP+, "augmentant le risque" de "volatilité" sur les marchés, analyse l'AIE.
"Les réductions de production des membres de l'OPEP+ de plus de 2,5 mb/j depuis début 2023 ont jusqu'à présent été compensées par une offre plus élevée de la part des producteurs extérieurs à l'alliance", note-t-elle cependant.
L'AIE évoque notamment les États-Unis et le Brésil qui ont soutenu "une augmentation de 1,9 mb/j de la production non-OPEP+ de janvier à août, tandis que l'Iran, toujours sous sanctions, a augmenté sa production d'environ 600.000 b/j".
"Mais à partir de septembre, la diminution de la production de l'OPEP+, menée par l'Arabie Saoudite, entraînera un déficit d'approvisionnement important jusqu'au quatrième trimestre", a-t-elle ajouté.
Dès août, l'AIE avait prévenu d'un nouveau record de la demande mondiale de pétrole, avec une augmentation de 2,2 millions de barils par jour" par rapport à 2022 "pour atteindre 102,2 mb/j en 2023.
L'agence a maintenu cette prévision dans son rapport, tirée par le retour de la consommation chinoise, les carburants d'avions et la pétrochimie, une tendance qui devrait se poursuivre en 2024, en dépit d'un ralentissement de la croissance de la demande.
Ces prévisions de l'AIE font écho au rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) publié lundi : l'Opep a ainsi estimé qu'au quatrième trimestre, la demande pourrait dépasser l'offre de brut de 3,3 millions de barils, ce qui serait une première depuis 16 ans.
L'annonce de l'Opep a logiquement fait flamber lundi les cours sur les marchés : en séance, les deux références de l'or noir sont montées à leur plus haut niveau depuis novembre.
Peu avant midi, mardi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre gagnait 0,54% pour à 92,56 dollars et parallèlement, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, prenait 0,60% à 89,38 dollars.
L'effet sur les prix de ce déséquilibre entre l'offre et la demande est accentué par une situation tendue du côté des stocks, ajoute l'AIE.