PARIS, 27 novembre (Reuters) - Après un très bon cru 2017 pour les actions, 2018 s'annonce comme une année un peu plus compliquée malgré un contexte macroéconomique qui devrait rester favorable, écrivent lundi les analystes de Morgan Stanley.
L'intermédiaire souligne en préambule combien l'année qui s'achève aura été faste pour les actifs risqués, avec une croissance solide, des politiques monétaires toujours très accommodantes et une volatilité historiquement basse.
Sauf accident imprévu en décembre, l'indice MSCI Europe se dirige vers une sixième année de progression, soit sa plus longue séquence de hausse depuis 1977, lit-on dans la note.
"Nos prévisions économiques suggèrent que l'environnement macro demeurera positif en 2018", poursuit le texte.
"Nous pensons toutefois qu'une nouvelle année de gains importants sur fond de faible volatilité est peu probable. Les marchés d'actions surperforment l'économie réelle depuis plusieurs années mais ils auront du mal à le faire à nouveau l'année prochaine".
Les experts de Morgan Stanley prédisent ainsi une faible croissance à un chiffre pour le MSCI Europe l'an prochain, contre une croissance de 6,7% depuis le début de l'année.
Les investisseurs ne perdront pas d'un coup leur appétit pour le risque en 2018 mais le climat devrait se détériorer au fil de l'année avec une poussée de la volatilité, prédisent-ils en prévoyant notamment une dégradation des indices PMI sur l'activité du secteur privé, notamment en Chine, avec un impact sur l'économie mondiale.
RECOMMANDATION À "SURPONDÉRER" POUR L'EUROPE
Morgan Stanley évoque en outre une accélération du rythme du resserrement monétaire à l'échelle mondiale, avec comme conséquences un écartement des spreads de crédit, davantage de volatilité et l'aplatissement de la courbe des taux aux Etats-Unis avec un resserrement de l'écart de rendement entre les taux courts et les taux longs.
Dans un climat global moins favorable, les actions européennes devraient cependant moins souffrir que d'autres, écrit l'intermédiaire, qui passe à "surpondérer" sur cette classe d'actifs au détriment du Japon.
Outre des niveaux de valorisation moins élevés qu'ailleurs, les principales raisons en sont que les perspectives macroéconomiques sont favorables dans cette région, que l'euro, dont une vigueur excessive pénalise les actifs risqués, devrait s'apaiser et que la Banque centrale européenne devrait continuer à soutenir le crédit, écrit Morgan Stanley.
L'intermédiaire prédit une croissance du bénéfice par action de 7% à 9% pour les composants du MSCI Europe.
Morgan Stanley recommande notamment de "surpondérer" l'énergie, les valeurs financières, banques en tête, mais de "sous-pondérer" les valeurs exposées à la Chine et les cycliques, très vulnérables à une perte d'élan de l'économie.
L'intermédiaire émet des réserves sur le Royaume-Uni, en raison notamment des incertitudes liées au Brexit, et sur les pays du nord de l'Europe en général, dont la France et l'Allemagne.
Les analystes de la banque américaine disent privilégier en revanche les pays de la périphérie de l'Europe, à commencer par l'Espagne, où les valeurs ont mieux résisté que prévu à la crise catalane.
L'exposition au Brésil est également recommandée avec des valeurs comme Telecom Italia, British American Tobacco , Santander, Vallourec, TechnipFMC et Elis.