L'Investissement direct étranger (IDE) chuter cette année de 10 à 15 pc dans le monde, selon les estimations publiées jeudi à Genève par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Au total, l'IDE devrait s'établir à 1.500 à 1.600 milliards de dollars, a indiqué le secrétaire général de cette agence onusienne, Mukhisa Kituyi, qui évoque "un pessimisme modéré" pour l'instant.
D'après les analystes de l'organisme, les flux volatils d'investissements vont avoir un impact négatif sur le commerce et les chaînes d'approvisionnement mondiales dans les prochains mois.
M. Kituyi estime ce recul "problématique" parce que l'économie a besoin "d'urgence" d'investissement, tout en se montrant plus optimste sur l'aveni des IDE avec une relance dès 2018 où ceux-ci devraient se situer à 1800 milliards de dollars.
En 2016, L'investissement direct étranger diminuera aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. En considérant les régions, les investissements vers l'Afrique devraient augmenter, en raison de l'ouverture des marchés et de privatisations prévues. La croissance sera plus modérée dans les économies émergentes.
En revanche, une baisse sera observée dans les pays en développement asiatiques, en Amérique latine et dans les Caraïbes. La croissance dans les pays développés ne devrait pas non plus durer en 2016.
Au total, la CNUCED prévoit un recul de 5 à 10 pc à quelque 850 milliards de dollars pour les pays du G20, de 15 à 20 pc à environ 800 milliards pour ceux de l'Asie-Pacifique. L'agence de l'ONU explique le ralentissement global des IDE par les difficultés de rebond de l'économie et de la demande dans le monde, alors que la part des investisseurs institutionnels au capital des entreprises s'est considérablement accru.
Le cercle vertueux entre profits et investissements se délite depuis les années 1980, ce qui pèse lourdement sur l'activité économique post-crise ainsi que sur la demande, estime-t-on auprès de l'instance onusienne.
Pour la CNUCED, il faut voir dans la dégradation de ce lien les conséquences de la financiarisation sur la gouvernance des entreprises et le raccourcissement de leur horizon industriel.