NEW YORK/LONDRES (Reuters) - Les fusions et acquisitions (M&A) au niveau mondial ont atteint un record au premier trimestre 2018, représentant une valeur globale de 1.200 milliards de dollars (974 milliards d’euros), soutenues par la réforme fiscale aux Etats-Unis et la croissance en Europe.
Des marchés actions et obligataires solides et des trésoreries bien remplies ont également contribué à convaincre les chefs d’entreprise que c’était le moment ou jamais de poursuivre des fusions.
“La réforme fiscale une fois précisée a débloqué certaines décisions qui étaient stratégiquement impératives mais globalement les entreprises attendaient le bon moment financier”, relève Anu Aiyengar, patron des M&A en Amérique du Nord chez JPMorgan Chase & Co.
Alors qu’en valeur les opérations de M&A ont augmenté de 67% au premier trimestre 2018 par rapport à la période comparable de 2017, leur nombre a chuté de 10% à 10.338, selon des données préliminaires de Thomson Reuters.
Parmi les transactions les plus importantes conclues sur la période janvier-mars, figure l’acquisition par l’assureur santé américain Cigna du gestionnaire de prescriptions médicales Express Scripts Holding pour 54 milliards de dollars.
En Allemagne, E.ON a acquis la participation majoritaire de RWE dans le spécialiste des énergies renouvelables Innogy.
Les M&A ont doublé en volume au premier trimestre en Europe, tandis qu’elles ont augmenté de 67% aux Etats-Unis et de 11% en Asie.
“Un environnement macro-économique plus favorable en Europe a engendré une plus grande confiance pour faire avancer les choses. Des transactions, qui étaient dans les tuyaux depuis longtemps, se sont concrétisées et certains secteurs, comme celui des services aux collectivités, ont été complètement transformés par la dernière vague de consolidation”, explique Borja Azpilicueta, responsable d’EMEA Advisory chez HSBC.
Aux Etats-Unis, les marchés actions ont été freinés par l’instauration de droits de douane sur certaines importations, chinoises notamment. Les valorisations demeurent élevées, mais la volatilité s’accroît.
“Les entreprises sont devenues plus agressives dans la poursuite d’opérations stratégiques. Mais les valorisations restent élevées et les conseils d’administration sont récemment devenus plus prudents sur les acquisitions importantes, parce qu’il est plus difficile de convaincre leurs investisseurs de la création de valeur potentielle à ces niveaux de prix”, prévient Gilberto Pozzi, co-responsable des M&A mondiales chez Goldman Sachs.