Le Financial Reporting Council (FRC) en Grande-Bretagne a infligé au géant de l’audit une amende de cinq millions de livres (5,82 millions d’euros), ramenée à quatre millions dans le cadre d’un accord négocié. Andrew Walker, associé chez KPMG, a pour sa part reçu une amende de 125.000 livres, ramenée à 100.000 livres, et a été aussi réprimandé.
Toutes les activités d’audit de KPMG auprès des organismes de crédit pour les exercices se terminant en 2019, 2020 et 2021 vont en outre être soumises à un examen supplémentaire réalisé par une équipe différente du cabinet, qui transmettra ses rapports au FRC, a dit ce dernier.
Ces sanctions sont liées à un audit de Co-op Bank réalisé en 2009, peu après sa fusion avec la Britannia Building Society, qui l’avait amenée au bord de la faillite.
KPMG et Andrew Walker ont tous deux reconnu que leur travail n’avait pas été à la hauteur des exigences du secteur lorsqu’ils ont estimé la valeur du portefeuille de prêts de Britannia, a précisé le FRC.
Le cabinet d’audit n’a pas rassemblé les éléments suffisants, n’a pas fait preuve du degré nécessaire de scepticisme et n’a pas informé Co-op Bank de l’inexactitude des avis financiers.
“Nous regrettons qu’une partie de notre travail d’audit sur des éléments particuliers des ajustements de ‘fair value’ de la banque n’ait pas respecté les normes appropriées”, a dit un porte-parole de KPMG.
“Le travail en question a été réalisé il y a quasiment 10 ans et depuis, nous avons considérablement renforcé nos procédures et nos formations dans les domaines en question.”
Après plusieurs années difficiles, Co-op Bank a été sauvée en 2017 par un consortium de fonds d’investissement américains.
Ces sanctions infligées à KPMG interviennent à un moment délicat en Grande-Bretagne pour les quatre géants du secteur (outre KPMG, PwC, Deloitte et EY), confrontés à des projets visant à réduire leur domination en les contraignant notamment à séparer leurs activités d’audit et de conseil.