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Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont passé la fin de la semaine en berne, pénalisés par la force du dollar. Cuivre, aluminium, plomb, nickel, étain et zinc s'inscrivent tous en baisse.

"Les métaux de base sont sous pression après la hausse nette du dollar jeudi, causée par des commentaires du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, plus prudents que ne l'espéraient certains acteurs du marché", a expliqué Alastair Munro, analyste chez Marex Spectron.

Alors que la BCE n'a pas réservé de surprises aux marchés sur le rythme de la normalisation de sa politique très accommodante, les investisseurs ont délaissé la monnaie européenne pour se rabattre sur le dollar.

La vigueur du billet vert, monnaie de référence des échanges de métaux sur le LME, pénalise le pouvoir d'achats des investisseurs qui utilisent d'autres devises.

A plus long terme, les analystes de Goldman Sachs ont cependant noté la bonne performance des métaux de base en 2017, surtout comparé aux prix de l'énergie qui eux reculent légèrement sur l'année.

"Cette divergence entre les matières premières est paradoxale, le marché connaît la demande la plus soutenue des dix dernières années, avec une croissance soutenue à travers le monde", ont-ils remarqué.

"Ce qui fait la différence, c'est l'offre. Il n'y a pas d'équivalent au pétrole de schiste (qui a dopé l'offre mondiale de pétrole et empêché les prix du brut de grimper, ndlr) pour les métaux", ont-ils estimé.

L'aluminium a brièvement atteint son plus haut en cinq ans et demi jeudi, à 2.215 dollars, avant d'effacer ses gains de la semaine.

"La principale raison de cette hausse est à priori la peur d'une réduction de l'offre en provenance de Chine", ont expliqué les analystes de Commerzbank.

"Le gouvernement chinois a demandé à l'industrie de 28 villes de réduire leur production jusqu'en mars" pour réduire la pollution, ont-ils détaillé.

"Il faut bloquer la pollution à sa source, poursuivre la lutte contre la pollution atmosphérique et remporter la bataille du ciel bleu", a intimé la semaine dernière le numéro un chinois Xi Jinping, dans un discours fleuve à l'ouverture du congrès quinquennal du PCC.

Si le plan de réduction de la pollution est appliquée, "La Chine, qui est déjà la pierre angulaire du marché avec 55,3% de la production mondiale en 2017, va devenir le sujet principal des investisseurs", ont commenté les analystes de Natixis.

"Les prix pourraient souffrir si l'offre ne baisse pas autant que prévu, avec par exemple une reprise de la production dans les régions dont l'activité n'est pas entravée", ont-ils ajouté.

Le cuivre a également reculé sur la semaine, alors que le métal rouge avait atteint mi-octobre son plus haut niveau depuis mi-2014.

"Ces niveaux élevés ont notamment été amenés par des investissements spéculatifs, et nous nous attendons à ce que le marché avance en dents de scie pendant quelque temps car des prix si élevés incitent à la vente", ont estimé les analystes de UniCredit.

"La hausse du cuivre depuis le début de l'année est en partie due à un assouplissement de la régulation des marchés des matières premières en Chine", ont détaillé les analystes de Natixis, qui jugent que cela rend le prix du cuivre vulnérable.

"La demande fondamentale est là, mais il faut surveiller attentivement le marché", ont-ils résumé.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 6.825,50 dollars vendredi à 12H15 GMT, contre 7.044 dollars le vendredi précédent à 10H35 GMT.

- L'aluminium valait 2.141,50 dollars la tonne, contre 2.154 dollars.
- Le plomb valait 2.446,50 dollars la tonne, contre 2.525,50 dollars.
- L'étain valait 19.700 dollars la tonne, contre 19.850 dollars.
- Le nickel valait 11.380 dollars la tonne, contre 12.135 dollars.
- Le zinc valait 3.145,50 dollars la tonne, contre 3.159,50 dollars.

Avec AFP.