PARIS, 12 juillet (Reuters) - Les grandes économies émergentes auraient plus à perdre que les pays occidentaux d'une remontée des droits de douane à leur niveau moyen des années 1990, estime l'OCDE.
Dans une version actualisée de ses scénarios économiques à long terme, l'Organisation de coopération et de développement économiques estime que la croissance mondiale pourrait être graduellement amputée d'un demi-point dans cette hypothèse.
A l'horizon 2060, le niveau de vie de la planète diminuerait de 14% sur une longue période par rapport à une situation normale, une proportion qui atteindrait 18%, en termes de PIB par habitant, pour les Briics (Brésil, Inde, Indonésie, Chine, Russie et Afrique du Sud).
La baisse ne serait que de 6% pour les 36 pays membres de l'OCDE et de 4,5% pour ceux de la zone euro en raison de l'importance des échanges au sein de la zone et d'un niveau de droits de douane déjà faible dans les années 1990.
Dans un scénario moyen et en l'absence de réformes significatives, la croissance mondiale devrait ralentir à environ 2,0% par an d'ici 40 ans, contre 3,4% aujourd'hui, sous l'effet d'une convergence entre les taux de croissance des pays émergents, actuellement de l'ordre de 6%, et des pays développés.
Toujours selon l'OCDE, le poids de la Chine dans la production mondiale culminerait à environ 27% dans les années 2030 alors que celui de l'Inde continuerait de progresser. A l'horizon 2060, les deux pays pèseraient chacun autour de 25%, contre 40% pour l'ensemble des membres de l'OCDE.
L'organisation insiste enfin sur l'impact très positif de réformes politiques et institutionnelles sur la croissance. Chez les Briics, une amélioration de la gouvernance et de l'instruction à des niveaux proches de la moyenne de l'OCDE se traduirait par des niveaux de vie supérieurs de 30% à 50% par rapport au scénario moyen.
Des réformes pour rendre les produits plus compétitifs généreraient 8% de croissance supplémentaire d’ici 2030 dans les pays de l'OCDE et d'autres pour améliorer le marché du travail 10% de plus, une proportion qui monterait à 14% en France, Espagne et Italie.