PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en baisse lundi à mi-séance et Wall Street est attendue dans le rouge, l’imminence de la réunion monétaire de la Réserve fédérale réduisant l’appétit des investisseurs pour les actifs risqués.
À Paris, le CAC 40 perd 0,62% à 5.249,94 vers 11h50 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,82% et à Londres, le FTSE recule de 1,28%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 0,58%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro 0,63% et le Stoxx 600 0,51%.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse de l’ordre de 0,6% pour le Dow Jones et le Standard & Poor’s 500 et proche de 1,3% pour le Nasdaq composite.
Le compartiment technologique, dont les valorisations tendues préoccupent les investisseurs, souffre aussi en Europe puisque son indice Stoxx recule de plus de 2%.
Le secteur est pénalisé par le plongeon de 55,49% de l’éditeur britannique de logiciels Micro Focus après l’annonce du départ de son directeur général et la révision à la baisse de sa prévision de chiffre d’affaires annuel, en raison notamment de problèmes liés aux activités rachetées à Hewlett Packard Enterprise.
La perspective d’une hausse des taux aux Etats-Unis, susceptible de favoriser le dollar, pèse par ailleurs sur les actifs cycliques, à commencer par les métaux industriels. Le secteur européen des ressources de base cède ainsi 1,59% avec notamment, à Paris, une perte de 1,76% pour ArcelorMittal, la plus forte baisse du CAC 40.
A la hausse, le spécialiste britannique des centres commerciaux Hammerson s’envole de 23,36% après avoir rejeté une offre du français Klépierre (-3,62%) le valorisant à 615 pence par action.
Très recherchée également, l’action Barclays prend 3,96% en réaction à l’annonce de l’entrée à son capital de l’investisseur activiste Sherborne (+2,35%).
L’agenda du jour étant très mince, l’attention des investisseurs se focalise sur la réunion de deux jours du comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed, à l’issue de laquelle la banque centrale devrait annoncer un nouveau relèvement d’un quart de point de l’objectif de taux des “fed funds”.
Les marchés ont déjà largement anticipé cette hausse et attendent surtout les nouvelles prévisions de croissance et d’inflation de la Fed ainsi qu’une mise à jour des anticipations des décideurs de la banque centrale concernant les resserrements à venir (‘dot plots’).
En toile de fond, la vigueur de l’économie américaine ne se dément pas avec une inflation salariale qui reste contenue malgré une situation proche du plein emploi.
“Cet environnement conjoncturel est de nature à justifier un discours plus volontaire de la part de la banque centrale”, estime Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d’AllianzGI. “Celle-ci devrait, selon nous, réviser à la hausse les perspectives de croissance de l’économie américaine et confirmer sa confiance dans la trajectoire de l’inflation, moyennant quoi les ‘dots’ pourraient se décaler légèrement vers le haut”.
Si l’actualité de la semaine est dominée par la Fed, d’autres thèmes pèsent sur les marchés comme la valse de départs à la Maison blanche et le risque d’une guerre commerciale avec la volonté de Donald Trump d’ériger des barrières douanières et la possibilité de représailles, notamment de la Chine.
Ce dernier point devrait figurer en bonne place dans les débats entre ministres des Finances et banquiers centraux du G20 réunis ce lundi et mardi à Buenos Aires.
Sur le marché des changes, le dollar se stabilise face à un panier de devises de référence après avoir gagné 0,6% lors des deux dernières séances. L’euro perd un peu de terrain, autour de 1,228 dollar.
Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d’Etat progressent logiquement dans la perspective d’une nouvelle hausse des taux aux Etats-Unis, celui des Treasuries à 10 ans repassant 2,86% et celui du Bund allemand de même échéance 0,58%.