NEW YORK, 6 juin (Reuters) - Wall Street a repris des couleurs lundi et l'indice S&P-500 a terminé à un pic de sept mois, après son modeste recul de vendredi consécutif à une statistique de l'emploi décevante qui incite les investisseurs à exclure toute remontée des taux d'intérêt ce mois-ci.
Janet Yellen ne semble pas avoir remis en cause ce raisonnement ce lundi, tout en se gardant de toute indication sur le calendrier du resserrement monétaire de l'institut d'émission. La présidente de la Réserve fédérale a déclaré que de nouvelles hausses des taux d'intérêt restaient probables car les forces économiques positives prenaient l'ascendant sur les forces négatives aux Etats-Unis.
Ces déclarations publiques, vraismblablement les dernières émanant de la banque centrale avant la réunion de politique monétaire des 14 et 15 juin, avaient toutefois amené Wall Street à réduire ses gains dans un premier temps.
"Je pense qu'elle (Yellen) compte toujours relever les taux mais elle souligne qu'il n'y a pas de calendrier. Elle n'a pas dit 'dans les mois qui viennent', ce qui est accommodant", a observé Bruce Hellwig (BB&T Wealth Management). Pour ce qui est d'une hausse des taux proprement dite, "juin ou juillet sont hors course, peut-être dans le courant de l'année", a-t-il ajouté.
L'indice Dow Jones a gagné 113,27 points (0,64%) à 17.920,33. Le S&P-500, plus large, a pris 10,28 points (0,49%) à 2.109,41 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 26,2 points (0,53%) à 4.968,71. Le S&P n'est ainsi plus qu'à 21 points de son record de clôture.
Aux valeurs, Wal-Mart a gagné 0,25% et AbbVie a cédé 3,4%. Le distributeur a bénéficié d'un relèvement de recommandation de Jefferies à "achat", tandis que le laboratoire a subi l'effet d'un abaissement de recommandation de Cowen à "performance en ligne".
La chaîne d'électronique grand public Best Buy a perdu 3,1% en réaction au fait que son directeur général Hubert Joly a réduit sa participation de quelque 44%, deux semaines après la publication de perspectives décevantes.
L'action a gagné près de 8% depuis le début de l'année, à comparer à une hausse de 1% de l'indice des valeurs des biens de consommation non essentiels.
Le volume a représenté autour de 6,4 milliards de titres échangés, en deçà de la moyenne quotidienne de 6,9 milliards des 20 dernières séances, selon des données de Thomson Reuters.
On compte 2.119 hausses contre 928 baisses sur le Nyse et 2.104 hausses pour 830 baisses sur le Nasdaq.
Le dollar a touché un plus bas de près de quatre semaines face à un panier de devises de référence durant le discours de Janet Yellen, l'absence de calendrier semblant exclure toute hausse des taux ce mois-ci, de l'avis des cambistes.
Il avait déjà subi vendredi, après la statistique de l'emploi, son recul le plus fort en quatre mois face à ce panier de monnaies.
Par la suite le dollar est revenu quasiment inchangé contre ces devises.
Les Treasuries ont fini en baisse mais ont réduit leurs pertes après le discours de Yellen.
Leurs rendements avaient monté avant que la présidente de la Fed ne s'exprime, en raison de la bonne tenue de la Bourse et de la hausse des cours pétroliers.