Le Maroc a clairement annoncé sa volonté de développer le recyclage dans le respect de la dimension sociale et environnementale, et table sur le recyclage de 30% de ses déchets sous différentes formes à l'horizon 2020, a indiqué, mardi à Rabat, la Secrétaire d'État chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi.
Le Royaume a défini, conformément aux bonnes pratiques internationales, le recyclage de ses déchets industriels comme objectif stratégique de ses politiques publiques environnementales, à travers le développement des filières de valorisation de déchets, leur recyclage, compostage ou à travers la production d’énergie, a souligné Mme El Ouafi, qui intervenait à l’occasion d’une table ronde, organisée par le Secrétariat d’État chargée du Développement durable, en partenariat avec le ministère de l’Intérieur, sous le thème " Le tri et la valorisation des déchets ménagers et assimilés".
Le Royaume s'est inscrit dans un processus de gestion des déchets ménagers et assimilés par le biais de l'amélioration de la desserte et la réduction des impacts environnementaux, selon les normes et standards internationaux, a relevé Mme El Ouafi, notant que l'enfouissement demeure une option dont les impacts environnementaux sont souvent difficiles à contrôler.
"La loi cadre sur l'environnement et le développement durable a instauré le principe de +Responsabilité élargie des producteurs+ qui a pour objectif d'étendre les obligations du producteur à l'égard d'un produit jusqu'au stade de son cycle de vie situé en aval à la consommation", a expliqué la Secrétaire d’État chargée du Développement durable, précisant que le secrétariat s'est engagé dans la mise en place de plusieurs filières de valorisation des déchets.
Ces filières concernent, les batteries à plomb usagées, les pneus usés, le papier et le carton, les huiles alimentaires usagées, les déchets plastiques et ceux de construction et de démolition, a-t-elle dit, faisant savoir que le développement de ces filières vise à promouvoir la gestion intégrée et durable des déchets, l'organisation des filières de recyclage et de valorisation de déchets, la minimisation des impacts engendrés par les activités industrielles de la mise à niveau de l'industrie nationale et la promotion des investissements et création de postes d'emploi avec intégration sociale des récupérateurs ambulants.
Pour sa part, le président de la Coalition pour la valorisation des déchets, Mohamed Chraibi s'est félicité des expériences accumulées par le Maroc dans le domaine de la transformation des déchets ménagers et qui a démontré son efficacité dans la création de postes d'emploi, la production de l’énergie et dans la transformation du déchet en "ressource et gisements qui ajoutent de la valeur".
Il a fait savoir que "le meilleur déchet est celui qu'on produit pas, ensuite celui qu'on peut réutiliser et enfin celui qu'on peut recycler en une matière première pour une autre industrie, ainsi que l’incinération des déchets qui consiste en une technique de transformation par l’action du feu", expliquant qu'à partir de ces déchets ménagers et assimilés on peut fabriquer de l’énergie, de l’électricité et du gaz.
Il a expliqué que le passage à "zéro enfouissement" est désormais possible à la lumière des réformes importantes que le Royaume a entrepris dans le domaine de la protection de l'environnement, permettant ainsi d'éviter les inconvénients de l'enfouissement qui demande beaucoup d'espaces d’où la nécessite d'aller vers d'autres solutions pour avoir moins de déchets polluants à enfouir.
Organisée en commémoration de la journée mondiale de l’environnement, cette table ronde constitue une opportunité de poursuivre avec l’ensemble des acteurs concernés la compréhension partagée des principaux enjeux liés au secteur du tri, de recyclage et de valorisation des déchets pour une meilleures appropriation des réformes envisagées dans le cadre du programme national de valorisation des déchets, et ce dans le but d'assurer l'harmonisation de la législation marocaine avec le droit international.
Ont également pris part à cette table ronde, le ministre d’État chargé des droits de l'Homme, Mustapha Ramid, l'ancien secrétaire général du gouvernement Driss Dahhak, des représentants des différentes collectivités territoriales du Royaume, les délégataires du service des déchets ménagers et assimilés, le secteur privé, les ONG et les associations de protection de l’environnement.