Lundi 10 Septembre 2018

Le Kenya tranche sur l'instauration d'une taxe de 16% sur les produits pétroliers

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 Le président kenyan Uhuru Kenyatta doit s'entretenir ce lundi avec les principaux responsables du pays sur le report ou non de la taxe de 16% sur les produits pétroliers avant de trancher sur cette question, croit savoir le journal "The Star".

Les fonctionnaires du Trésor et du Parlement devraient se joindre au bureau juridique de l'État pour donner au président une voie à suivre en ce qui concerne l’impôt qui a suscité l’indignation du public, poursuit la publication.

L'équation s'avère trop compliquée pour le chef de l'Etat, qui vient de regagner le pays après une visite en Chine, et l'exécutif qui doit faire la part des choses en apaisant à la fois l'indignation du grand public tout en se pliant aux exigences du Fonds monétaire international (FMI), sous peine de perdre non seulement une facilité de prêt de 150 milliards de shillings, mais aussi un montant de 5,7 milliards de shillings par mois pour la trésorerie.

En effet, le FMI devra annoncer dans moins de dix jours de bonnes ou de mauvaises nouvelles sur la possibilité pour le Kenya d'accéder au prêt destiné à amortir ses réserves de change.

Lundi dernier, le directeur général d’Equity Bank, James Mwangi, avait déclaré que le report de l'entrée en vigueur de la taxe comme le préconise une partie des politiciens, ne fera qu’accroître le déficit du pays de 79 milliards de shillings et gonfler sa dette publique.

Il a ajouté, à ce propos, que le Trésor collecte 5,3 milliards de shillings par mois grâce à la TVA sur le carburant. "Le pays devra faire preuve de beaucoup de sagesse pour résoudre le problème de la TVA sur le carburant. Les Kényans doivent mettre leurs émotions de côté et se pencher sur les avantages à long terme de la taxe", a préconisé M. Mwangi.

La Kenya Revenue Authority (KRA) avait annoncé récemment l'instauration de la taxe de 16% sur les produits pétroliers qui devait entrer en vigueur à partir du 1er septembre, en dépit du vote par le parlement d'un report de deux ans de l'introduction de cette taxe qui risque de se répercuter sur le coût de la vie et les prix du transport public. Le commissaire général de la KRA, John Njiraini, avait informé les Kényans, les négociants en pétrole, les revendeurs et les détaillants que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 16% allait être appliquée à partir de septembre sur tous les produits pétroliers. Le prix d'un litre d'essence coûtera désormais 130 shilling kényans contre 112 auparavant.

La population est montée au créneau depuis lors, demandant au gouvernement de renoncer à cette taxe qui a entraîné une hausse des prix du transport public. Les propriétaires des "Matatu" (véhicules de transport public au Kenya) ont mis à exécution leurs menaces d'augmenter leurs tarifs. Les ouvriers et autres usagers du transport public devront payer encore trop cher: les trajets qui coûtaient 50 shillings sont désormais passés à 80 shillings. L'introduction de la taxe sur les produits pétroliers, prévue par les lois de finances 2013 et 2016, avait été reportée à deux reprises, pour une période de trois et de deux ans respectivement. 

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