Le Fonds Monétaire International (FMI) a recommandé à l’Algérie de réduire les déficits à une cadence modérée, c’est ce qui ressort mercredi d’une note de conjoncture de cette institution financière qui met sous les feux de la rampe l’évolution de la situation économique dans les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
Pour l’Algérie, le FMI plaide pour une mise en œuvre d’un dosage équilibré de mesures d’ajustement budgétaire, afin de rétablir la viabilité des comptes publics et réduire les déséquilibres extérieurs.
C’est par le moyen de ces ajustements que le gouvernement pourrait améliorer ses marges de manœuvre et évoluer ainsi crescendo sur le chantier des réformes, relève l’institution de Bretton Woods, qui estime que les pays de la région doivent passer de l’étape de gestion de la crise à celle de sortie de crise. «Le temps passe et la reprise des cours pétroliers dont profitent les Etats pourrait être de courte durée», fait-il observer.
Le Fonds estime que dans les pays où l’Etat dispose de marges de manœuvre importantes, comme en Algérie ou dans le Golfe, les gouvernements peuvent modérer l’allure des réformes contribuant à la réduction des déficits.
Il avertit néanmoins que l’amélioration actuelle de l’état des comptes publics dans certains pays ne devrait pas faire allusion. Elle est à mettre sur le compte d’une éclaircie dont profite le marché pétrolier mondial. Dans ses premières perspectives économiques de l’année, le FMI presse les Etats de la région MENA, les pays exportateurs de pétrole plus particulièrement, à ne pas lever le pied sur certaines réformes d’ampleur structurelle.
Dans toute la région, le FMI prône la réduction des subventions à l’énergie, qui sont très coûteuses. En Algérie, le soutien aux prix des produits énergétiques (l’électricité, le gaz et les carburants) coûte à l’Etat plus de 15 milliards de dollars annuellement, précise-t-on. Un renoncement graduel à cette politique de soutien aux prix a été amorcé par les autorités algériennes depuis 2016, tant pour l’électricité et le gaz que pour les carburants, dont la tarification a été modifiée à trois reprises depuis 2016.
Sur certaines mesures prises par le gouvernement algérien, dont le choix de la planche à billets pour le financement des déficits et de l’économie, l’Algérie s’est attirée les foudres de l’institution de Christine Lagarde qui, pour rappel, plaidait plutôt pour «un recours prudent à l’endettement extérieur».
Le budget 2018, établi par le gouvernement algérien sur la base d'un baril à 50 dollars, prévoit une hausse de 9,8% des recettes fiscales, pour des recettes totales établies à environ 47,3 milliards d'euros, soit un déficit budgétaire d'environ 15,5 milliards d'euros.