a Tunisie prévoit une baisse du taux d'inflation à moins de 7% à la fin de l'année 2019, a affirmé lundi le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi.
Cette baisse, qui sera entre 6,8 et 6,9%, sera concrétisée après l'augmentation, la semaine dernière, par la BCT de son taux directeur de 100 points de base, le portant ainsi de 6,75% à 7,75% avec l'objectif de faire face aux pressions inflationnistes qui représentent un risque pour l'économie et une menace pour le pouvoir d'achat, a précisé M. Abassi dans des déclarations à la presse.
Si cette mesure n'est pas prise, le taux d'inflation en Tunisie sera à deux chiffres, a-t-il dit, notant que la Tunisie, qui devait terminer l'année 2018 avec un taux d'inflation de 8,5%, a réussi à le stabiliser à 7,5% en raison de la décision prise deux fois l'année dernière de revoir à la baisse le taux d'intérêt directeur.
Ce taux a été augmenté, pour la première fois le 8 mars 2018, de 75 points de base (de 5% à 5,75%), puis le 13 juin 2018 (de 5,75% à 6,75%), a-t-il rappelé.
Et d'affirmer que la décision d'augmenter le taux directeur de 1% (100 points de base) "n'est pas une décision facile, mais nécessaire", précisant que le Conseil d'administration de la BCT a approuvé cette mesure à l'unanimité afin de ramener l’inflation à des niveaux raisonnables.
"Notre responsabilité est de défendre le pouvoir d'achat du citoyen en évitant d’atteindre des taux d'inflation à deux chiffres", a expliqué M. Abassi, exprimant ses inquiétudes quant à l’aggravation du déficit commercial "devenu structurel".
Il a fait savoir que ce déficit a atteint des niveaux record de 20 milliards de dinars à la fin de 2018 (1euro=3,5 dinars) et a augmenté, en 2018, pour atteindre 11,2% du PIB contre 10,2% en 2017.
Le gouverneur de la BCT a, également, évoqué la chute de la valeur du dinar tunisien qui a baissé, en 2018, de 12,9% par rapport à l'euro et de 8,6% par rapport au dollar, expliquant que cette dépréciation a eu des répercussions directes sur le taux de couverture, outre l'impact sur le taux d'inflation importé.
Evoquant les mesures d'accompagnement qui devraient être prises pour réduire le déficit commercial, il a souligné qu’il est nécessaire de traiter, à court terme, le déséquilibre des circuits de distribution, la contrebande et le monopole qui ont impacté les prix.
Il s’agit, également, de maîtriser les systèmes de production pour certains secteurs à l’instar de la volaille et des œufs, a-t-il ajouté, mettant l’accent sur la nécessité de renforcer les échanges avec le marché libyen, afin de retrouver au moins le niveau d’avant 2011, soit des exportations tunisiennes d’une valeur de 2 milliards de dinars contre 800 millions de dinars actuellement.
Le responsable a en outre évoqué la nécessité de retrouver le rythme réel de la production de phosphate, appelant à accélérer par le parlement l'examen du projet de révision du code de changes qui permettra à la Tunisie de mobiliser des ressources financières en devises.