La banque centrale américaine n'a pas vocation à devenir un "décideur climatique", a estimé mardi son président, Jerome Powell, reconnaissant à la Fed des "responsabilités" sur les risques financiers liés au climat, mais renvoyant aux parlementaires américains les décisions sur les politiques à adopter.
"Nous ne sommes pas, et ne serons pas, un +décideur climatique+", a déclaré Jerome Powell lors d'un discours à Stockholm (Suède) sur l'indépendance des banques centrales vis à vis du pouvoir politique.
"La Fed a des responsabilités étroites, mais importantes, concernant les risques financiers liés au climat, (...) liées à nos prérogatives en matière de surveillance bancaire", a-t-il reconnu, alors que l'action de la Fed sur le sujet a souvent été jugée trop timide.
"La lutte contre le changement climatique semble nécessiter des politiques qui auraient d'importants effets distributifs et autres sur les entreprises, les secteurs d'activité, les régions et les nations", a détaillé M. Powell, estimant que ces politiques "doivent être prises par les élus du gouvernement et refléter ainsi la volonté du public exprimée lors des élections".
Il a relevé que "le public s'attend raisonnablement à ce que les autorités de contrôle exigent des banques qu'elles comprennent et gèrent de manière appropriée leurs risques importants, y compris les risques financiers liés au changement climatique".
Or, selon lui, "sans législation explicite du Congrès, il serait inapproprié pour nous d'utiliser notre politique monétaire ou nos outils de surveillance pour promouvoir une économie plus verte ou pour atteindre d'autres objectifs liés au climat".
La Fed avait rejoint en décembre 2020 le réseau de Banques centrales et superviseurs pour verdir le système financier, le Network for Greening the Financial System (NGFS).