La Commission européenne a légèrement relevé lundi ses prévisions de croissance pour la zone euro, tout en insistant sur le niveau "exceptionnel" des risques qui entourent cet exercice, dont les intentions manifestées, mais pas encore mises en oeuvre, par la nouvelle administration américaine.
Les économistes de la CE ont également revu en hausse leurs anticipations d'inflation pour cette année pour tenir compte du rebond des prix de l'énergie mais estiment qu'elle devrait rester en deçà de l'objectif d'un taux "inférieur à, mais proche de 2%" sur le moyen terme de la Banque centrale européenne.
Ils tablent dorénavant sur une croissance de 1,6% cette année en zone euro, puis de 1,8% l'an prochain, soit dans les deux cas 0,1 point de plus que dans leurs prévisions d'automne publiées début novembre.
Ils se montrent aussi un peu plus optimistes pour l'Allemagne, qu'ils voient toujours évoluer exactement dans la moyenne de la zone euro, mais ne changent rien à leurs attentes sur la France, dont le produit intérieur brut devrait progresser de 1,4% cette année puis 1,7% en 2018.
Les révisions tiennent compte d'un environnement international plus favorable, avec une économie américaine qui devrait profiter des mesures de soutien budgétaire annoncées par l'administration Trump et l'amélioration en cours dans plusieurs grands pays émergents, qui devaient profiter aux exportations européennes.
En matière d'inflation, les économistes de la CE tablent dorénavant sur une accélération à +1,7% cette année en zone euro, soit 0,3 point de plus que précédemment, après +0,2% en 2016, puis 1,4% (prévision inchangée) en 2018.
Ils soulignent toutefois que le rebond de l'inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) restera très progressif.
S'agissant des finances publiques, la Commission est là encore légèrement plus optimiste qu'à l'automne, tablant sur un déficit global de la zone euro à 1,4% du PIB cette année comme en 2018, soit 0,1 point de moins dans les deux cas.
Mais ses attentes sont stables pour la France (2,9% cette année, puis 3,1% en 2018) qui serait l'an prochain, à politique économique constante, le seul pays de la zone euro à dépasser la barre des 3% de déficit.
Avec les incertitudes liées à la politique américaine, les élections dans plusieurs pays d'Europe et les conditions de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne constituent, pour les économistes de la CE, les principaux risques pesant sur ces perspectives.
Reuters.