La poursuite de la chute des prix du pétrole a un impact considérable sur les équilibres macroéconomiques et sur l’activité de la plupart des secteurs économiques, monétaires et financiers en Algérie, révèle le dernier rapport publié cette semaine par la Banque d’Algérie et consacré à l’évolution économique et monétaire en 2016.
Le rapport, qui ressemble à un véritable réquisitoire contre l’action du gouvernement dans le domaine de la gestion des finances publiques, indique que «dans le contexte d’assèchement de la liquidité bancaire, la collecte de ressources devient un impératif stratégique pour les banques, d’autant que la part de la monnaie fiduciaire dans la masse monétaire globale est extrêmement élevée».
La Banque d’Algérie a ainsi mis en lumière la situation lamentable dans laquelle se trouve le système bancaire public algérien, incapable de se décarcasser et de se mettre au diapason des établissements financiers modernes.
Elle souligne que les déficits budgétaires élevés, enregistrés notamment en 2014, 2015 et 2016, résultent, certes, «de la chute de la fiscalité pétrolière, mais traduisent aussi autant la faiblesse de la fiscalité ordinaire que le poids élevé, voire excessif, de la dépense publique dans la dépense intérieure brute».
«Dans un contexte de niveaux des prix du pétrole beaucoup plus faibles au cours des prochaines années et d’épuisement de l’épargne financier de l’État, il devient impératif pour assurer la viabilité des finances publiques à moyen terme, d’améliorer le recouvrement de la fiscalité ordinaire, notamment la fiscalité directe sur les bénéfices des sociétés et la fiscalité indirecte intérieure», soutient-elle.
En matière de contrôle et de supervision bancaire, le rapport de la Banque d’Algérie indique qu’au titre de l’année 2016, l’exploitation des différent rapports et déclarations transmis par les banques et établissements financiers ont permis de relever 77 cas de non-respect des normes réglementaires.
La Banque se surprend même à réprimander, indirectement, le gouvernement, objet, par ailleurs, de vives critiques des opérateurs économiques et des experts, pour ses hésitations à mener les réformes structurelles, pourtant essentielles pour sortir de la gestion rentière des affaires publiques.