LONDRES/HONG KONG, 1er août (Reuters) - L'industrie a eu le vent en poupe dans le monde entier en juillet, attestant d'un élan économique qui ne semble pas devoir se démentir au second semestre même si les grandes banques centrales occidentales se préparent à dénouer des politique monétaire ultra-accommodantes.
La croissance est restée dynamique dans la zone euro, l'industrie manufacturière britannique s'est remise en juillet du passage à vide subi en juin, tandis que l'activité manufacturière en Chine se redressait contre toute attente.
Les chiffres américains attendus dans le courant de la journée devraient montrer une croissance solide de l'industrie manufacturière aux Etats-Unis, mais à un rythme un peu moins marqué qu'en juin, ce qui a été aussi le cas d'une bonne partie des pays européens.
"L'économie mondiale s'est bien tenue au deuxième trimestre et rien n'a changé en juillet", observe Andrew Kenningham, de Capital Economics. "Il n'y a rien à l'horizon le plus proche qui puisse provoquer un ralentissement économique global. Les banques centrales y vont très doucement et très prudemment pour retirer leurs soutiens; je ne pense donc pas que cela fera problème".
La Chine et la zone euro ont la clé des perspectives du second semestre car elles devraient assumer pour une bonne part la reprise économique en raison des turbulences politiques de Washington, qui remettent en cause la capacité du président Donald Trump à mettre en oeuvre sa politique de soutien à la croissance.
Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé la semaine dernière ses prévisions de croissance en Chine et en Europe, tout en maintenant à 3,5% sa projection de la croissance mondiale cette année. LA CROISSANCE À 0,6% EN ZONE EURO AU 2E TRIMESTRE
La Chine devrait atteindre cette année son objectif d'une croissance de 6,5%, même si la plupart des analystes anticipent un ralentissement dans la mesure où Pékin s'emploie à limiter la montée de l'endettement à risque.
La zone euro a connu au deuxième trimestre une croissance de 0,6%, ce qui était prévu, un chiffre solide sur lequel la Banque centrale européenne (BCE) pourrait s'appuyer pour amorcer le dégonflement de son bilan cet automne.
"Au regard des enquêtes menées auprès des chefs d'entreprise, l'expansion de l'activité (dans la zone euro) devrait rester au voisinage de 0,5% par trimestre", estime Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management. "Dès lors la croissance pourrait être de 2,1% pour l'ensemble de l'année 2017."
Cette normalisation attendue de la politique monétaire risque toutefois d'attendre un peu en Asie, où l'on craint que ce processus ne puisse entraver la reprise économique.
La Banque de Réserve d'Australie a observé le statu quo mardi, laissant son taux d'intervention au plus bas record de 1,5% même si elle admet que l'économie locale et plus généralement mondiale continuent de s'améliorer.
Les tentations protectionnistes des Etats-Unis sont en effet une menace latente pour des économies asiatiques très tournées vers l'exportation.
Même si Donald Trump n'a pas mis à exécution bon nombre de ses menaces en la matière, il n'en reste pas moins que le gouvernement américain attend des concessions de bon nombre de ses partenaires commerciaux.
De fait, le panorama économique est mitigé en Asie: l'activité manufacturière s'est contractée en Malaisie, en Indonésie et aussi en Inde, ce qui s'explique aussi, pour ce dernier pays, par une nouvelle politique fiscale.
Au Japon, des signes se manifestent d'un redressement d'une demande intérieure atone mais face à la faiblesse persistante de l'inflation, il est probable que la Banque du Japon (BoJ) ne reviendra sur son propre programme d'assouplissement quantitatif que bien après la BCE et la Réserve fédérale.