Ce délai, fixé par le gouvernement de centre-gauche d'Alberto Fernandez à la mi-avril, pourrait toutefois être prolongé de deux semaines en l'absence d'avancées, selon les analystes.
"Une partie de nos créanciers ont déjà accepté notre offre. L'Argentine maintient le dialogue", s'est contenté de déclarer à la presse vendredi le ministre de l'Economie Martin Guzman.
"La prochaine échéance des obligations est le 22 mai. C'est seulement à cette date, si l'Argentine n'honore pas le paiement, qu'elle peut être considérée en défaut", a expliqué à l'AFP Hernan Letcher, directeur du Centre d'économie politique argentin (CEPA).
L'Argentine avait manqué le 22 avril une échéance de 500 millions de dollars liée à sa dette, invoquant un délai de grâce d'un mois dont elle s'est prévalue en attendant une réponse de ses créanciers à son offre.
Les négociations portent sur une restructuration de 66 milliards de dollars en titres émis sous juridiction internationale.
L'offre de Buenos Aires à ses créanciers comporte une décote de 62% sur les intérêts, soit 37,9 milliards de dollars, et de 5,4% sur le capital, soit 3,6 milliards.
L'Argentine demande également un moratoire de trois ans, ce qui impliquerait aucun paiement jusqu'en 2023.
Trois groupes majeurs de détenteurs de titres argentins ont d'ores et déjà rejeté cette proposition, estimant qu'elle impliquait pour les créanciers internationaux "des pertes disproportionnées".
Malgré ce rejet, le gouvernement a maintenu son offre, mais M. Guzman s'est montré ouvert à toute contre-proposition, à condition qu'elle respecte "les limites de ce qui est considéré comme viable".
Les lauréats du prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz et Edmund Phelps soutenus par plus de 135 économistes prestigieux ont exhorté mercredi les créanciers de l'Argentine à accepter l'offre "responsable" du gouvernement.
"L'allègement de la dette est le seul moyen de lutter contre la pandémie et de placer l'économie (argentine) sur une voie durable", ont-ils insisté.
L'Argentine, en récession depuis deux ans, est confinée depuis le 20 mars et subit, comme l'ensemble des pays touchés par le coronavirus, un lourd impact sur son économie.
Le pays sud-américain avait connu en 2001 le plus grand défaut de paiement de l'histoire, portant sur 100 milliards de dollars.
Avec AFP.