BRUXELLES, 16 décembre (Reuters) - L'Allemagne a une nouvelle fois empêché le déblocage du projet d'union bancaire censé permettre à la zone euro d'améliorer la stabilité de son système financier faisant amender un communiqué des dirigeants européens, a-t-on appris jeudi de responsables européens.
Le projet d'union bancaire a été lancé en 2012 en pleine crise de la dette souveraine européenne et dans la foulée de la crise financière mondiale de 2007-2008 qui a poussé les pays de la zone euro à fournir à leurs banques près de 2.000 milliards d'euros de capitaux et de garanties.
Les 19 pays de la zone euro peinent désormais à amplifier l'union bancaire, divergeant notamment sur les modalités de la création d'un système européen de garantie des dépôts, troisième et dernier pilier du plan.
Ils sont également en désaccord sur la mise en place d'un mécanisme de protection financière pour le fonds bancaire, l'Allemagne refusant d'être associée à un quelconque partage des risques tant que les pays du sud de la zone euro n'auront pas tout à fait nettoyé leur système bancaire et atténué le risque systémique.
Pour les Allemands, les banques des pays comme l'Italie ou le Portugal devront avoir réduit leur voilure, par exemple en se séparant de leurs créances douteuses avant que les nations les plus riches de la zone euro n'acceptent de réunir leurs capitaux dans un fonds commun destiné à protéger les déposants et les créanciers.
Une première version des conclusions indiquait qu'un accord avait été trouvé sur les mesures de réduction des risques, ouvrant la voie à davantage de partage des risques.
Mais pour l'Allemagne et les Pays-Bas, les mesures en question sont insuffisantes et les deux pays ont réclamé un durcissement des critères. Leur opposition a conduit à une réécriture du texte, ont dit deux responsables européens à Reuters.
Les turbulences traversées par le secteur bancaire italien, par la Monte dei Paschi di Siena notamment, ont sans doute contribué à alimenter le scepticisme allemand, ont dit les deux sources européennes.