BRUXELLES (Reuters) - Facebook perd près de 6% lundi en Bourse de New York, deux jours après la publication d’informations de presse selon lesquelles un cabinet d’analyses aurait collecté des données privées de 50 millions d’utilisateurs du réseau social afin d’améliorer la visibilité et l’efficacité de la campagne électorale de Donald Trump.
Le titre lâche 5,94% à 174,1 dollars vers 14h45 GMT. La capitalisation boursière du groupe, qui s’établissait à 538 milliards de dollars au cours de clôture de vendredi, a fondu à ce stade d’environ 24 milliards de dollars.
Facebook pourrait ainsi connaître son repli le plus important sur une séance depuis la correction des marchés actions début février.
Facebook entraîne dans son sillage Twitter et Snap, qui perdent respectivement 0,54% et 2,82%.
Les informations de presse sur les pratiques supposées du cabinet Cambridge Analytica soulèvent des “problèmes systémiques” liés au modèle économique de Facebook, souligne un analyste de Wall Street. D’autres pensent qu’elles pourraient entraîner une surveillance accrue du réseau social par les autorités.
Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a annoncé lundi que les députés européens allaient enquêter sur l’utilisation éventuellement abusive de ces données, ajoutant que ces allégations constituaient une violation inacceptable du droit à la vie privée de nos citoyens”.
Certains membres du Congrès américain avaient déjà exprimé leurs craintes la veille quant à une éventuelle violation de la vie privée.
“Nous pensons que cet épisode est un nouveau signe des problèmes systémiques de Facebook”, dit Brian Wieser, analyste chez Pivotal Research Group, déjà passé à “vendre” sur le titre, qui a affiché l’année dernière un gain de 60%.
Pour Brian Wieser, les risques que les régulateurs intensifient leur surveillance augmentent et l’utilisation des données à des fins publicitaires deviendra plus risquée.
Il ajoute toutefois que cela ne devrait probablement pas avoir un impact significatif sur les activités actuelles de la société, les annonceurs étant sans doute peu enclins “à réorienter soudainement leurs investissements sur la plate-forme”.
“Cet épisode est susceptible d’entâcher à nouveau et plus sérieusement l’image du groupe et pourrait conduire les régulateurs à renforcer leur surveillance”, estime de son côté Petr Stabler, analyste chez Wells Fargo.
Daniel Ives, analyste chez GBH Insights, estime que Facebook pourra apaiser l’inquiétude des régulateurs en investissant notamment dans la sécurité et en améliorant ses algorithmes.
A ce stade aucun analyste n’a changé ses recommandations sur le titre. Quarante analystes sur 44 sont au moins à l’”achat” sur le titre.