WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump a décidé jeudi d'exempter provisoirement l'Union européenne et six pays tiers des droits de douanes qui vont s'appliquer aux importations d'acier et d'aluminium à compter de ce vendredi.
Dans une proclamation présidentielle diffusée jeudi soir par la Maison blanche, le président américain précise que les pays membres de l'Union européenne de même que l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Corée du Sud, le Canada et le Mexique éviteront jusqu'au 1er mai ces barrières douanières.
Donald Trump, le 8 mars dernier, avait annoncé que des tarifs douaniers allaient s'appliquer dans un délai de quinze jours, soit à compter de ce vendredi, sur les importations d'acier (25%) et d'aluminium (10%). Mais le président américain, qui avait déjà accordé des exemptions au Canada et au Mexique dans le cadre de la renégociations de l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna), avait également ouvert la voie à des négociations pays par pays.
"J'ai déterminé que les moyens nécessaires et appropriés de traiter la menace pour notre sécurité nationale posée par les importations de produits en acier en provenance de ces pays est de poursuivre ces discussions et d'exempter de droits de douanes les importations en provenance de ces pays pour le moment", explique-t-il dans cette déclaration.
Angela Merkel avait annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi à Bruxelles que les dirigeants européens étaient encore dans l'expectative quant à l'issue des négociations commerciales menées avec Washington pour éviter les droits de douane sur l'acier et l'aluminium.
Auditionné jeudi au Sénat, le représentant spécial au Commerce de l'administration Trump, Robert Lighthizer, a déclaré que l'Union européenne serait exemptée de ces 25% de droits de douane sur l'acier et de 10% sur l'aluminium.
Plus tôt dans la journée, la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, qui a rencontré à plusieurs reprises des membres de l'administration Trump à Bruxelles et à Washington depuis l'annonce de ces taxes, avait déclaré avoir bon espoir que les Etats-Unis exempteraient l'UE.
Mais, s'exprimant en clôture de la première journée du conseil européen à Bruxelles, Angela Merkel a relevé que la décision de Trump n'était pas encore totalement claire.
"Nous pensons que des droits de douane ne sont pas justifiés et nous cherchons à avoir davantage de discussions", a-t-elle dit à la presse.
"S'ils augmentent les droits de douane, nous répondrons pas des contre-mesures. C'est notre opinion commune", a-t-elle ajouté après le dîner des chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'UE.