Les travaux du symposium de haut niveau organisé, jeudi dans la capitale Burkinabè dans le cadre de la commémoration de la 23e Journée mondiale de lutte contre la désertification, ont été couronnés par le lancement de l’Appel à l’action de Ouagadougou pour la création d’emplois verts en Afrique.
Fruit du colloque de haut niveau sur l’initiative '’3S’’ (Soutenabilité, Stabilité et Sécurité) qui a réuni des ministres africains et des personnalités en charge de l’environnement, l’Appel à l’action de Ouagadougou sur les emplois liés à l’exploitation des terres en Afrique est depuis le 15 juin, le nouveau outil de plaidoyer de dirigeants africains de la sous-région dans le combat contre la désertification.
Dans ce document, les ministres africains se félicitent du soutien apporté à l’initiative 3S par les Chefs d’Etat et de gouvernement lors du premier sommet africain de l’Action de Marrakech (16 novembre dernier), qui se sont engagés à accélérer la mise en œuvre de l’initiative, et par les leaders du G7 dans la Déclaration de Taormina qui ont reconnu la sécurité, la stabilité et le développement durable de l’Afrique comme une haute priorité.
En outre, ils réaffirment dans l’Appel que la forte dépendance du continent africain vis-à-vis de ses ressources naturelles, si elle n’est pas bien gérée, risque d’accentuer la vulnérabilité de millions de personnes aux menaces interconnectées des ‘’3S’’.
Le contenu du document invite, à cet égard, la communauté internationale à promouvoir des partenariats afin de réhabiliter dix millions d’hectares de terres dégradées et créer deux millions d’emplois verts pour les jeunes, les femmes et les migrants.
Les pays africains, quant à eux, doivent créer les conditions nécessaires au développement de nouvelles opportunités d’emploi en identifiant les sites où l’accès à la terre peut être renforcé et les droits fonciers sécurisés au profit des populations vulnérables et socialement à risque.
Les partenaires au développement et autres parties prenantes doivent aussi mettre la main à la pâte, selon le document, en aidant les pays africains à investir dans les infrastructures rurales, les outils de réhabilitation des terres et le développement des compétences dans les sites identifiés comme les zones sujettes aux migrations et socialement à risque.
Toutes ces recommandations découlent, selon le ministre burkinabè de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Batio Nestor Bassière, du constat de l’accroissement continu des superficies de terres dégradées dans le monde.
"Comme les autres pays africains, le Burkina Faso n’échappe pas à la donne. De 2002 à 2013, quelque 5,16 millions d’hectares de terres soit 19% du territoire national ont été dégradées", a-t-il expliqué dans la présentation de l’Appel de Ouagadougou lors de la cérémonie de clôture du Symposium marquée par la présence notamment du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et de ses pairs du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta et du Niger, Mahamadou Issoufou.
Selon M. Nestor Bassière, cette situation préjudiciable à la création d’emplois entraine, à son avis, une forte pression sur les ressources naturelles, des conflits, la migration massive des jeunes vers l’Occident ainsi que leur exposition aux groupes terroristes.
Il a relevé dans ce sens qu’il est urgent d’entreprendre des actions afin de changer la donne et maintenir les jeunes sur leurs terres.
S’exprimant au nom de ses deux homologues présents et lui-même, le président du Faso a déclaré qu’ils oeuvreront pour le renforcement de la coopération internationale afin d’atteindre les résultats escomptés.
"Nous, chefs d’Etat du Burkina Faso, du Mali, du Niger, de concert avec nos pairs de la sous-région, prenons l’engagement d’œuvrer à la promotion de partenariats régionaux et mondiaux pour l’investissement dans la réhabilitation et la gestion durable des terres à toutes les tribunes d’échanges que nous aurons", a-t-il assuré.
Le Maroc a été représenté aux travaux de ce symposium de Haut niveau par le Haut Commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, M. Abdeladim Lhafi, Président de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS).