La marque "C'est qui le patron ?" veut "redonner le pouvoir au consommateur".
"Cette crise est une formidable opportunité pour le groupe Danone"
La crise que traverse le groupe Danone et sa filiale au Maroc continue de fasciner la presse étrangère. Le boycott que subit la société a été largement couvert par la presse française depuis le déplacement de son PDG Emmanuel Faber dans le Royaume pour affronter les consommateurs et promettre du changement. Dernièrement, c'est le très consulté Business Insider qui s'est intéressé au sujet.
Au Maroc, Faber avait promis un nouveau modèle basé sur la transparence des prix en s'inspirant de la marque "C'est qui le patron?" créée en France fin 2016. Business Insider (BI) fait intervenir le fondateur de cette marque, Nicolas Chabanne.
"Je pense absolument qu'il peut réussir... à partir du moment où il accepte avec humilité que tout est à revoir", explique Nicolas Chabanne pour BI. "Aujourd'hui, les consommateurs sont défiants vis à vis des grandes marques. Ils veulent savoir à quoi sert leur argent et où il va", ajoute le fondateur de "C'est qui le patron?"
"Pour réparer la relation avec ses consommateurs, Danone doit leur ouvrir ses portes en grand. Les gens doivent aller visiter les coulisses, les usines, découvrir les processus, même les zones grises. Les consommateurs doivent pouvoir cocréer et vérifier. Ils veulent des preuves. L'écoute de Danone doit être absolue, humble et sincère, sinon les gens vont se dire que ce n'est que du déballage marketing."
Signalons tout de même que Danone a échoué à se rapprocher de "C'est qui le patron?" il y a 1 an. Après six mois de discussions, l'affaire ne s'est finalement pas faite. "Officiellement pour des raisons techniques de collecte de lait".
Une formidable opportunité
"Cette crise est une formidable opportunité pour le groupe Danone", analyse pour sa part l'expert du retail Rodolphe Bonnasse pour BI, président de CA COM. "Elle oblige le groupe à réinventer son business face à l'émergence d'une classe action des consommateurs qui pourrait s'étendre ensuite à des pays plus matures. Ce n'est pas une crise alimentaire ou financière, là on est dans une logique de valeur."