Courir sans voir, tel est le challenge dans lequel s’est lancé l’athlète marocain non voyant Mohamed Birza depuis déjà plus de vingt ans, transcendant ainsi son handicap.
Après avoir remporté plusieurs courses en Hollande et au plat pays, ce belgo-marocain qui vit dans la région du Limbourg au nord de la Belgique, veut participer pour la première fois à une course au Maroc, mais pas n’importe laquelle. “Je rêve depuis des années de voyager au Maroc, mon pays d’origine, pour courir le marathon de Marrakech», confie-t-il à la MAP.
Du haut de ses 50 ans, l’athlète marocain affirme vouloir, par le biais du sport, montrer que malgré le handicap, l’on est «capable de relever les défis». Mohamed Birza s’entraine depuis plusieurs mois en duo avec l’athlète belge Roel Truyers pour réussir cet exploit. “Je cours depuis une vingtaine d’années et c’est la première fois que je participe à une course au Maroc”, affirme-t-il, précisant qu’il s’envolera jeudi pour Marrakech afin de préparer sa participation au marathon international prévu dimanche 29 janvier.
Armé d’une forte détermination, ce natif de Kelaat Mgouna veut avec l’aide de son co-équipier, jouer cette course sans traitement de faveur. «Je veux comme n’importe quel coureur participer à cette compétition», a-t-il lancé, se disant «fier de pouvoir participer à ce rendez vous international, l'un des plus prestigieux du monde, placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI». “Mon objectif est, avant tout, de prouver qu’une personne handicapée n’est pas une victime, mais bien un acteur. Nous avons tous un handicap latent ou visible», a-t-il affirmé, soulignant que sa participation se veut un appel de cœur «aux personnes valides pour qu’elles encouragent les handicapés et les aident à faire du sport et à voir la vie autrement».
«Je veux aider les Marocains handicapés en leur donnant l’espoir que grâce à l’aide des autres, nous sommes capables de surmonter notre handicap pour réaliser nos rêves ». Décrivant les conditions pratiques dans lesquelles il exerce sa passion, il affirme que son accompagnateur lui tient la main ou attache une corde à son bras pour le guider. «Je suis le mouvement de la corde pour m’orienter et j’écoute les consignes de mon coéquipier qui me met en garde contre des obstacles ou me demande de me diriger à droite, à gauche, de m’engager sur une pente ou une descente», explique l’athlète marocain.
Le 29 janvier à Marrakech est un grand jour pour Mohamed Birza qui se veut la preuve vivante que les non voyants ou d'autres personnes handicapées sont en mesure de relever le défi d’une compétition aussi contraignante qu’un marathon.
Avec MAP.