Le cacao a grimpé alors que la récolte s'annonce moins élevée que prévu, pendant que sucre et café ont hésité sur la semaine, toujours pénalisés par une surabondance de l'offre.
Le cacao a grimpé vendredi à son plus haut niveau depuis trois mois et demi à Londres, à 1.634 livres sterling la tonne, et à son plus haut en plus de 14 mois à New York, à 2.285 dollars la tonne.
"Le surplus de l'offre commence à être digéré par le marché, et les ventes gouvernementales (en Afrique de l'Ouest, ndlr) suggèrent que l'offre pourrait être moins abondante que prévu", a commenté Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.
"Les conditions météorologiques, trop sèches, pourraient entamer la récolte en Afrique de l'Ouest", ont ajouté les analystes de Capital Economics, qui notent tout de même que le marché devrait rester "en léger surplus".
A ce sujet, les marchés ont pris connaissance mercredi des données trimestrielles de l'Organisation internationale du cacao (ICCO).
Selon l'ICCO, la production mondiale devrait atteindre 4,64 millions de tonnes, contre une production record en 2016-2017 à nouveau revue à la hausse à 4,75 millions de tonnes.
La demande des broyeurs devrait également augmenter pour atteindre 4,49 millions de tonnes pour la saison en cours, ce qui devrait conduire à un surplus de l'offre de 105.000 tonnes sur la saison 2017-2018.
"Le surplus de l'année précédente a également été revu à la baisse, ce qui signifie qu'il repasse sous le niveau record atteint en 2010-2011", ont souligné les analystes de Commerzbank.
Les prix du sucre ont également gagné sur la semaine, la tonne de sucre blanc touchant son plus haut depuis un mois et demi vendredi à 369,60 dollars à Londres.
Pourtant, l'Organisation internationale du sucre (ISO) a revu à la marge ses prévisions sur le marché dans son rapport publié jeudi. L'ISO a légèrement revu en hausse ses prévisions de surplus de l'offre, à 5,15 millions de tonne pour la saison allant d'octobre 2017 à septembre 2018, là où l'Organisation tablait sur un surplus de 5,03 millions de tonnes en novembre dernier.
L'ISO prévoit ainsi une production de 178,70 millions de tonnes en 2017-2018, soit une production record, a précisé l'Organisation.
"Les fondamentaux du marché sont médiocres depuis longtemps maintenant, donc les investisseurs financiers prennent plus de risque", a commenté Nick Penney, courtier chez Sucden.
Les cours du café ont peu évolué sur la semaine en l'absence de nouvelles notables.
"Sur le mois de février, les cours du robusta et de l'arabica se sont rapproché (l'arabica reculant tandis que le robusta montait, ndlr), alors que la récolte brésilienne s'annonce meilleure que prévu", ont commenté les analystes de Capital Economics.
Le Brésil est le premier producteur mondial d'arabica, tandis que le Vietnam est le premier producteur de robusta.
"Des récoltes abondantes sont attendues dans les deux pays", a résumé Jack Scoville.
"Vu que la météo brésilienne est clémente pour l'arabica, les investisseurs vont se concentrer sur le Vietnam, où la saison des pluies va commencer ce mois-ci", ont commenté les courtiers de I&M Smith.
Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mai valait 1.740 dollars vendredi à 15H00 GMT, contre 1.761 dollars le vendredi précédent à 14H20 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mai valait 122,30 cents, contre 121,90 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mai valait 369,30 dollars, contre 361,20 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mai valait 13,74 cents, contre 13,45 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mai valait 1.627 livres sterling, contre 1.538 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mai valait 2.277 dollars, contre 2.181 dollars sept jours plus tôt.
Londres, 2 mars 2018 (AFP).