La diplomatie russe a estimé mardi que seuls Kiev et les Occidentaux pouvaient agir pour permettre les exportations des céréales ukrainiens et russes bloquées depuis l'offensive russe contre l'Ukraine, nourrissant le risque d'une crise alimentaire mondiale.
"Les pays occidentaux, qui ont créé une tonne de problèmes artificiels en fermant leurs ports aux navires russes, en supprimant des chaînes logistiques et financières, doivent réfléchir sérieusement à ce qui compte le plus", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en référence aux sanctions contre Moscou.
"Soit faire de la com' sur la question de la sécurité alimentaire, soit résoudre ce problème avec des mesures concrètes: la balle est dans leur camp", a-t-il poursuivi, lors d'une visite officielle à Bahreïn.
Il a aussi une nouvelle fois appelé l'Ukraine, qui combat depuis trois mois un assaut russe, à déminer ses eaux territoriales autour de ses ports pour permettre le passage en mer Noire de navires chargés de céréales.
"Si le problème du déminage est réglé (...), les forces navales russes assureront le passage sans entrave de ces navires vers la mer Méditerranée puis vers leurs destinations", a affirmé M. Lavrov.
Le conflit en Ukraine a mis à mal l'équilibre alimentaire mondial, laissant craindre une crise qui affectera tout particulièrement les pays les plus pauvres.
L'Ukraine, gros exportateur de céréales, notamment de maïs et de blé, voit sa production bloquée du fait des combats.
Pour sa part, la Russie, autre puissance céréalière, ne peut vendre sa production et ses engrais en raison des sanctions occidentales touchant les secteurs financiers et logistiques. Les deux pays produisent un tiers du blé mondial.
Lundi, le président russe Vladimir Poutine s'est dit prêt à travailler avec la Turquie pour assurer la circulation des marchandises en mer Noire, y compris des céréales provenant d'Ukraine.