Goldman Sachs a eu des discussions avec différentes villes à travers l'Europe et envisage de renforcer son implantation à Francfort et à Dublin en raison des risques liés au Brexit, a déclaré son directeur général, cité vendredi par la BBC.
Lloyd Blankfein estime que le centre financier de Londres pourrait souffrir des bouleversements induits par une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.
Interrogé sur une éventuelle perte d'influence de la place londonienne après trois décennies d'expansion, Lloyd Blankfein a répondu à la BBC: "Je ne pense pas que cela va totalement se retourner."
"Elle (la place londonienne) va caler, elle pourrait revenir un peu en arrière, cela dépend simplement de beaucoup de choses sur lesquelles nous n'avons pas de certitudes et je sais qu'il n'y a pas de certitude pour le moment", dit-il dans un article publié sur le site web de la BBC.
La plupart des établissements financiers dans l'Union européenne sont basés actuellement à Londres mais nombre de banques ont prévenu qu'elles accélèreraient leurs projets de déménagement en cas de perte de leur passeport financier, qui permet d'accéder au marché unique.
Goldman Sachs souhaite la mise en place d'une période d'évaluation d'au moins "quelques années" une fois que l'accord sur une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne sera finalisé, a dit son directeur général.
La banque, qui emploie 6.500 personnes au Royaume-Uni, dit disposer de "plans d'urgence" pour transférer du personnel en fonction des résultats des négociations sur le Brexit.
Si aucune période d'évaluation n'est convenue après le Brexit, les banques comme Goldman Sachs n'auront d'autres choix que de délocaliser "prématurément" leurs activités et leur personnel, met en garde Lloyd Blankfein.
En mars dernier, le directeur général pour l'Europe de Goldman Sachs, Richard Gnodde, avait dit que la banque commencerait à transférer des centaines de salariés hors de Londres avant même la conclusion d'un accord sur le Brexit.
Selon Lloyd Blankfein, la banque veut éviter au maximum de supprimer des emplois. Il estime que dans 10 ans, Londres restera sans doute toujours de loin son plus grand bureau européen.
"Nous avons espoir de pouvoir exercer nos activités de manière aussi proche que possible de la manière dont nous l'exerçons aujourd'hui", a-t-il dit.
L'Union européenne devrait publier un projet de texte le mois prochain qui pourrait être le prélude à une obligation d'effectuer les opérations de compensation en euros hors de Grande-Bretagne.
Actuellement, de vastes volumes de transactions libellées en euros sont traités par des chambres de compensation installées à Londres en raison de son statut de centre financier mondial. La zone euro a longtemps souhaité obtenir plus de contrôle de cette activité et la décision de la Grande-Bretagne de quitter l'UE ouvre la voie à une telle opération.
LLoyd Blankfein a dit à la BBC qu'il était important de se prémunir contre les changements rapides ou la fragmentation de l'activité financière, jugeant que cela pourrait constituer un risque pour la sécurité du système financier.
Avec Reuters.