Surfacturations, pots-de-vins tous azimuts: le méga-scandale de corruption au Brésil n'épargne pas le monde du sport, touché par des accusations en série concernant la construction des stades du Mondial-2014 et des jeux Olympiques de Rio-2016.
Les dernières révélations en date sont issues des confessions explosives d'anciens cadres du géant du BTP Odebrecht ayant noué des accords avec la justice en l'échange de futures remises de peine, mettant en cause toute l'élite politique brésilienne.
Accusé d'avoir formé un cartel illicite avec les autres grands groupes du secteur pour truquer systématiquement les marchés publics, Odebrecht est omniprésent dans la construction des installations sportives des méga-événements qui ont rythmé la vie du Brésil ces dernières années.
"Sans nous, il n'y aurait pas eu de Mondial ni de JO. Il n'y aurait rien eu du tout", a résumé dans une de ses confessions Marcelo Odebrecht, ancien PDG du groupe, condamné à 19 ans de prison en première instance.
"Malheureusement, cela ne me surprend absolument pas que cette corruption systématique ait atteint le monde du sport", déplore Ricardo Ferreira Freitas, professeur de l'Université d'État de Rio de Janeiro (Uerj), spécialisé dans les grands événements sportifs.
"Comme il s'agit de chantiers monumentaux, c'est beaucoup plus facile de détourner de l'argent dans ce type de situation, qui implique de longs travaux, extrêmement coûteux et avec beaucoup d'acteurs concernés", explique-t-il.