Bruxelles, 13 fév 2019 (AFP) - Bruxelles a proposé mercredi d'ajouter sept pays, en particulier l'Arabie saoudite, à sa "liste noire" pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, dans un contexte de tensions avec Ryad à la suite de l'affaire Khashoggi.
Cette initiative de la Commission européenne devra encore recevoir le feu vert du Parlement européen et des pays de l'Union, dont certains comme la France et le Royaume-Uni ont exprimé des réserves sur cette nouvelle liste de 23 pays à "haut risque".
Les nouveaux pays ciblés, avec parmi eux l'Arabie saoudite et le Panama, s'ajoutent aux 16 qui figuraient déjà sur ce registre - comme l'Iran, l'Irak, le Pakistan ou encore l'Ethiopie et la Corée du Nord - dont l'objectif est de "protéger le système financier de l'UE".
"Nous avons mis en place les normes les plus strictes au monde en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux", a fait valoir la commissaire européenne en charge des questions de justice, Vera Jourova.
"Mais nous devons veiller à ce que l'argent sale provenant d'autres pays ne se retrouve pas dans notre système financier", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse au Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg.
Le fait de se retrouver sur cette liste ne déclenche pas de sanctions, mais il oblige les banques européennes à appliquer des contrôles renforcés sur les opérations financières avec des clients ou des établissements financiers dans ces pays.
Sur une cinquantaine de pays passés à la loupe, la Commission a conclu que 23 présentaient des "carences stratégiques" dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Près de la moitié ne figurent pas sur la liste établie par le Groupe d'action financière (Gafi), chargé de coordonner les efforts internationaux pour assainir le système financier international.