FRANCFORT (Reuters) - Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) convergent vers une hausse des taux d'intérêt d'un quart de point en mai, même si d'autres options restent sur la table et que le débat n'est pas encore clos, ont déclaré cinq sources proches des discussions.
La BCE a relevé ses taux d'au moins 50 points de base lors des six dernières réunions face à l'inflation, mais une série de facteurs plaident désormais en faveur d'une plus grande prudence, ont rapporté les sources à Reuters.
L'incertitude reste élevée après les turbulences du système bancaire et le resserrement monétaire n'a pas encore pleinement fait effet sur l'économie, de sorte que la nécessité d'agir avec force est moindre, selon les sources.
Elles ont ajouté que le pic des taux est désormais en vue et qu'il est plus prudent de faire ce "dernier kilomètre" en procédant par petites étapes. Un autre argument avancé en faveur d'une modération dans le cycle est que le taux de dépôt de la BCE, actuellement à 3%, est à un niveau qui limite la croissance.
Les sources ont ajouté que le débat restait ouvert et que les perspectives pouvaient encore changer, notamment en fonction de l'inflation dans la zone euro en avril et de l'enquête trimestrielle de la BCE sur le crédit bancaire, qui doivent toutes deux être publiées le 2 mai, soit deux jours avant la réunion de politique monétaire de la BCE.
Un porte-parole de l'institution s'est refusé à tout commentaire.
Les sources ont indiqué que certains membres, principalement des pays du sud de l'Europe, préconisent de maintenir les taux à leur niveau actuel tandis que d'autres plaident en faveur d'une nouvelle hausse de 50 points de base.
C'est notamment le cas du gouverneur de la banque centrale d'Autriche, Robert Holzmann.
"La persistance de l'inflation plaide actuellement pour 50 points de base (en mai)", a-t-il dit au Börsen Zeitung. "Si nous n'agissons pas assez vigoureusement maintenant, le problème de l'inflation ne fera que s'aggraver et nous finirons par être encore plus stricts".
Son homologue slovaque, Peter Kazimir, a estimé de son côté que la BCE pourrait peut-être ralentir le rythme tandis que le président de la Banque des Pays-Bas, Klaas Knot, a déclaré qu'il n'était pas certain qu'une hausse d'une telle ampleur soit nécessaire en mai ou qu'une réduction à 25 points de base soit envisageable.