FRANCFORT (Reuters) - Acheter des dettes directement aux gouvernements de la zone euro pourrait saper l’obligation légale qui leur est faite de mener des politiques budgétaires saines, a déclaré la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, dans une lettre adressée à un membre du Parlement européen.
Ces commentaires suggèrent que, contrairement à certaines autres banques centrales, la BCE n’achètera pas d’obligations directement auprès des gouvernements nationaux et ne restera qu’un acheteur sur le marché secondaire alors même qu’elle prévoit d’acheter jusqu’à 1.100 milliards d’euros d’actifs cette année.
“Selon l’interprétation des traités, l’achat de dette publique sur le marché primaire, c’est-à-dire le financement direct des gouvernements, compromettrait la capacité de cet objectif d’encourager une politique budgétaire disciplinée”, a déclaré Christine Lagarde dans une lettre datée du 21 avril.
Écrivant à un autre membre du Parlement, la présidente de la BCE a ajouté que la possibilité de fournir des liquidités directement à la population, ce qu’on appelle la “monnaie hélicoptère”, n’avait jamais été discutée par le Conseil des gouverneurs et que les responsables de la BCE n’avaient donc pas de position officielle sur un tel instrument de politique monétaire.