NEW YORK (Reuters) - Les actions Apple et Tesla, symboles de la croissance exponentielle en Bourse des valeurs technologiques, seront nettement plus abordables lundi, ce qui devrait les rendre encore plus populaires, même si certains doutent de l’intérêt de l’opération.
L’action Apple sera divisée par quatre et l’action Tesla par cinq, en sachant que la première vient de dépasser 500 dollars pour la première fois et que la seconde vaut plus de 2.000 dollars.
L’idée des deux géants est de rendre leurs actions plus abordables et d’attirer ainsi davantage d’investisseurs particuliers.
Les titres Apple et Tesla, dont la valorisation explose depuis que les marchés d’actions ont effacé les pertes initiales liées aux mesures de confinement en mars, ont encore augmenté leurs gains depuis l’annonce de leur fractionnement.
Les actionnaires d’Apple recevront quatre actions par titre détenu à la clôture de vendredi, le multiple passant à cinq pour Tesla.
Les deux actions deviendront donc beaucoup moins dissuasives pour les investisseurs les plus modestes, très présents sur les marchés depuis quelques mois, une forte volatilité portant la promesse de gains rapides et spectaculaires.
Ces derniers n’ont cependant pas attendu les “splits” pour investir dans Apple ou Tesla.
Des courtiers comme Robinhood, Charles Schwab Corp ou encore Fidelity offrent en effet depuis plusieurs mois la possibilité d’investir dans une fraction d’action.
En y ajoutant le fait que de plus en plus de plateformes ne facturent pas de frais, il devient possible à n’importe quel particulier disposant d’un téléphone portable d’investir dans l’entreprise de son choix.
Robinhood, dont la popularité ne cesse de croître et dont la valorisation dépasse désormais 11 milliards de dollars, permet ainsi d’investir à partir d’un dollar dans n’importe quelle société cotée, offrant aux investisseurs peu fortunés la possibilité de bénéficier d’un portefeuille diversifié.
“Le fait de pouvoir détenir une fraction d’action ôte toute signification au prix d’une action, toutes choses égales par ailleurs”, fait valoir Julian Emanuel, responsable de la stratégie actions et dérivés chez BTIG.
Utilisées depuis des années par les fonds communs de placement, les fractions d’actions ne sont cependant largement disponibles que depuis récemment et tous les courtiers ne les proposent pas.
TD Ameritrade, un pionnier du trading en ligne en cours de rachat par Schwab pour 26 milliards de dollars, n’en propose pas, par exemple, même s’il dit y penser.
Ces dernières années, dans la foulée de “splits” opérés par des entreprises comme Apple, Google, désormais propriété d’Alphabet, ou encore Mastercard et Visa, les volumes de trading de la part d’investisseurs particuliers ont triplé, souligne JJ Kinnahan, chef analyste de marché chez Ameritrade.
“Nous avons historiquement vu nos investisseurs particuliers utiliser des “splits” d’actions comme des opportunités d’investissement sur des titres populaires qui étaient peut être devenus trop chers avant leur fractionnement”, explique-t-il.