Sur l'ensemble de l'année, les instituts (DIW, IfO, IfW, IWH et RWI) s'attendent à une récession de 4,2%, soit un peu moins que ce qu'anticipe le gouvernement, avant un net rebond en 2021, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) projetée de 5,8%.
Le ministre allemand de l'Economie Peter Altmaier a indiqué récemment que la récession serait au moins comparable à celle de la crise financière, qui a vu le PIB allemand fléchir de 5%.
La contraction au deuxième trimestre, sur un an, serait la pire connue depuis le premier recensement des données de croissance trimestrielles en 1970 et serait deux fois plus importante que la contraction du premier trimestre 2009, lors de la crise financière, notent les chercheurs.
Leur évaluation rejoint celle du Comité des "sages", des économistes conseillant le gouvernement allemand, et qui anticipent un recul du PIB allemand compris entre 2,8% et 5,4% en 2020 en fonction de la durée des mesures restrictives mises en place pour ralentir la propagation de la pandémie.
Le coronavirus "déclenche une grave récession", le taux de chômage devant se hisser à 5,9% de la population active, soit 2,5 millions de personnes sans emploi. Par ailleurs, 2,4 millions de personnes devraient être placées en chômage partiel, selon le rapport.
Au premier trimestre, moins marqué par les conséquences de l'épidémie, le PIB "devrait avoir reculé de 1,9%", ajoutent les experts.
L'Allemagne reste cependant "bien placée pour faire face à l'effondrement économique" et pour "retrouver sur le moyen terme le niveau de croissance qui aurait été le sien sans la crise", explique Timo Wollmershäuser, de l'institut IfO.
Il relève aussi "la bonne situation des finances publiques" autorisant l'Etat à "prendre des mesures d'envergure pour parer aux conséquences négatives immédiates" de l'épidémie.
L'Allemagne a lancé un plan géant de soutien, inédit depuis la Seconde Guerre mondiale, de 1.100 milliards d'euros au total.
Cela l'a contrainte à suspendre sa sacro-sainte règle d'équilibre budgétaire, condition pour pouvoir contracter de nouvelles dettes, pour la première fois depuis 2013, et ce à hauteur de 156 milliards d'euros pour 2020.