La baisse des prix de l'énergie alimente l'inflation globale et finira par alimenter également l'inflation sous-jacente dans la zone euro, a indiqué, vendredi, Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).
"La transmission de la baisse des prix de l'énergie à l'inflation sous-jacente sera peut-être plus lente qu'à la hausse, mais elle finira par se produire. Ce qui est plus important lorsqu'il s'agit d'inflation à moyen terme, c'est l'évolution des salaires et des profits", a relevé Mme Schnabel dans un entretien accordé à Bloomberg.
Selon elle, un vaste processus de désinflation n'a même pas commencé dans la zone euro. "Si on regarde en particulier l'inflation sous-jacente, on voit qu'elle est très élevée et plus persistante que l'inflation totale. Les évolutions sous-jacentes de l'inflation jouent un rôle important dans notre réflexion", a-t-elle fait observer.
Par ailleurs, la croissance des salaires s'est considérablement accélérée. Elle devrait se situer autour de 4 à 5% dans les années à venir, ce qui est trop élevé pour être cohérent avec la cible d'inflation de 2%, même en tenant compte de la croissance de la productivité, a poursuivi Mme Schnabel.
Et d'ajouter : "Compte tenu du niveau actuel des taux directeurs et du niveau et de la persistance de l'inflation sous-jacente, une hausse des taux de 50 points de base est nécessaire dans pratiquement tous les scénarios plausibles afin de ramener l'inflation à 2%".
Pour rappel, la BCE avait décidé, le 02 février, de relever une nouvelle fois ses trois taux d'intérêt directeurs de 50 points de base, comme lors de sa précédente réunion en décembre, et "les relèvera de nouveau" d'autant en mars pour faire face à l'inflation.