Mardi 07 Mars 2023

La Fed prête à une nouvelle attaque contre l'inflation persistante

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La banque centrale américaine est prête à l'offensive contre une inflation qui refuse de redescendre, son président Jerome Powell ayant averti mardi qu'elle pourrait accélérer de nouveau le rythme des hausses de taux et les pousser plus haut que prévu.
 

   "Les données économiques les plus récentes sont plus fortes que prévu, ce qui suggère que le niveau final des taux directeurs sera susceptible d'être plus élevé que prévu", a déclaré le président de la Fed devant une commission du Sénat.

Autrement dit, l'économie reste en surchauffe et le principal taux directeur de la Fed pourrait dépasser les 5,1%, taux maximal qui était anticipé par l'institution en décembre.

Pour lutter contre la forte inflation, la Fed relève ses taux depuis un an. Ceux-ci, qui se trouvaient dans la fourchette de 0 à 0,25% pendant la pandémie pour soutenir l'économie par la consommation, sont désormais compris entre 4,50 et 4,75%.

Cela renchérit le coût du crédit pour les ménages, donc moins enclins à consommer, d'autant plus que leur pouvoir d'achat est également entamé par l'inflation. L'objectif est, in fine, de desserrer la pression sur les prix.

"Nous observons les effets de nos actions sur la demande dans les secteurs économiques les plus sensibles aux taux d'intérêt", notamment l'immobilier, a souligné Jerome Powell.


"Il faudra cependant du temps pour que les pleins effets des restrictions monétaires se fassent sentir", a-t-il ajouté.

Concernant les biens, l'inflation ralentit "depuis un certain temps maintenant. C'est encore trop haut, mais ça descend".

En revanche, la situation est différente côté services. Si les prix des logements augmentent moins vite désormais, "tout le reste, c'est-à-dire les services financiers, de santé, les voyages et loisirs, tout cela est la source de l'inflation que nous avons maintenant", a expliqué le président de la Fed.

A la prochaine réunion de la Fed, la hausse des taux pourrait donc repartir de plus belle: "si la totalité des données devait indiquer qu'un resserrement plus rapide était justifié, nous serions prêts à accélérer le rythme des hausses de taux".

Après plusieurs forts relèvements, d'un demi-point et de trois quarts de point de pourcentage, la Fed avait ralenti le rythme le 1er février, revenant à sa plus habituelle hausse d'un quart de point.

Mais la vapeur pourrait être inversée. Les acteurs du marché s'attendent majoritairement à une nouvelle hausse d'un demi-point (soit 50 points de base) le 22 mars, selon l'évaluation de CME Group.

Ces déclarations ont affolé Wall Street, qui s'est soudainement enfoncée dans le rouge mardi matin après ces déclarations.

De plus, les taux pourraient rester élevés "pendant un certain temps", a mis en garde "Jay" Powell.


"Les données de janvier sur l'emploi, les dépenses de consommation, la production manufacturière et l'inflation ont en partie inversé les tendances à l'assouplissement que nous avions observées dans les données il y a à peine un mois", a-t-il déploré.

Car malgré les efforts de la Fed, l'inflation est repartie à la hausse en janvier, à 5,4% sur un an, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed, et qu'elle veut ramener autour de 2%.

Une autre mesure, l'indice CPI, sur lequel sont indexées les retraites, a légèrement ralenti sur un an, à 6,4%, s'accélérant toutefois sur un mois pour la première fois depuis septembre.

Quant au taux de chômage, il était, en janvier, au plus bas depuis plus de 50 ans, à 3,4%.

Jerome Powell s'est cependant montré rassurant quant à la récession tant annoncée, jugeant "possible de ramener l'inflation à 2%, avec des effets moins significatifs sur le marché du travail" que ce qui avait été observé dans les périodes antérieures de ralentissement économique.

"Il semble que nous soyons loin de quoi que ce soit qui ressemble à une récession", a-t-il souligné.

Le patron de la Fed a par ailleurs exhorté les élus du Congrès à relever le plafond de la dette, afin d'éviter au pays un défaut de paiement dont les conséquences sont "difficiles à estimer", mais "pourraient être extrêmement négatives et causer des dommages à long terme".

AFP

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