Mercredi 13 Decembre 2023

Aux Etats-Unis, la Fed devrait maintenir le cap encore un moment

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Après plus d'un an de hausses successives, la Réserve fédérale (Fed) a pris le parti d'attendre depuis la fin de l'été, maintenant ses taux à mesure que l'inflation ralentissait, une tendance qui devrait encore se confirmer à l'issue de cette dernière réunion de l'année, qui se conclut mercredi.
 

Certes, l'inflation continue de ralentir et se rapproche peu à peu de la cible visée par la Fed, fixée à 2% pour le long terme. L'indice CPI, publié mardi juste avant l'ouverture de la réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) est encore venu le confirmer, l'inflation étant désormais de 3,1% sur un an au mois de novembre.

De même, l'indice PCE, privilégié par la Fed, a atteint les 3% en octobre, avec une inflation sous-jacente (hors prix de l'alimentation et de l'énergie) qui, elle aussi, semble enfin se rapprocher du niveau souhaité.

Le tout dans un contexte économique qui reste très favorable, avec une croissance au beau fixe et un taux de chômage toujours très faible mais dans un marché de l'emploi qui se détend peu à peu.

"La situation de l'emploi semble toujours excellente et l'inflation diminue très rapidement. Et c'est exactement ce que nous avons promis", a récemment salué le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee.

La décision sera annoncée mercredi à 14H00 (19H00 GMT) dans un communiqué publié à l'issue de la réunion du FOMC, qui a débuté mardi matin et sera suivi d'une conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell.

La Banque centrale américaine en profitera pour publier ses prévisions économiques en termes d'inflation, chômage et croissance du PIB.

De là à envisager que le pari de la Fed, d'un atterrissage en douceur de l'inflation avec des dégâts minimes sur l'économie est gagné, il n'y a qu'un pas.

Que même le président américain, Joe Biden, a semblé franchir, rompant au passage la sacro-sainte indépendance entre la Fed et le pouvoir politique, en jugeant vendredi que les données économiques "n'encourageaient pas la Fed à relever ses taux d'intérêt".

Jerome Powell reste lui plus prudent. Certes la possibilité d'une nouvelle hausse des taux ne semble pas envisagée mais "il serait prématuré (...) de spéculer sur le moment où la politique pourrait être assouplie", a-t-il rappelé, "ces progrès doivent se poursuivre si nous voulons atteindre notre objectif de 2%".





Signe que la Fed risque d'annoncer un maintien de ses taux dans la fourchette actuelle, comprise entre 5,25% et 5,50%.,

C'est tout du moins l'avis partagé par l'immense majorité des analystes, si l'on en croit l'outil FedWatch de CME: mardi soir plus de 98% d'entre eux s'attendent à un maintien des taux.

Car si le ralentissement de l'inflation se poursuit, il se fait à un rythme plus lent, estime dans une note Michael Pearce, chef économiste pour Oxford Economics, en particulier parce que "l'inflation sous-jacente reste encore très supérieure à 2%, ce qui vient confirmer le discours de la Fed qui souhaite avoir plus de preuves" avant de relâcher la pression sur les taux.

Plus encore, si l'inflation semble proche de sa cible, la dernière marche semble encore très longue, et "un retour aux 2% est très improbable dans un futur proche", assure dans une note Oren Klachkin, économiste pour Nationwide.

La Fed "ne pense pas à baisser les taux pour l'instant", ajoute-t-il, "nous anticipons la première baisse autour de la mi-2024. D'ici là l'économie sera plus faible et l'objectif d'inflation sera quasi atteint".

D'autant que, si la transmission du resserrement monétaire a pris plus longtemps qu'anticipé pour atteindre l'économie, les signes de ralentissement semblent se multiplier, après trois premiers trimestres où l'économie américaine a battu toutes les anticipations.

La consommation des ménages ralentissait au mois d'octobre, alors que les réserves accumulées par les Américains sont désormais largement entamées et la hausse des salaires donne des signes de tassement.

Plus encore, si le chômage reste très faible, à 3,7%, 1,7 million de personnes percevaient une allocation chômage fin novembre, le plus haut niveau depuis fin 2021, signe que le marché de l'emploi se détend et qu'il devient plus difficile de trouver un nouveau travail.

En attendant de connaître quelle tendance s'imposera réellement, la Fed continuera à faire preuve de prudence, gardant même la porte d'une potentielle hausse ouverte, juge Ian Shepherdson, chef économiste pour Pantheon Macroeconomics.

"Nous nous attendons à ce que le président Powell répète que la Fed se prépare toujours à une nouvelle hausse si nécessaire, et il profitera certainement de la conférence de presse pour repousser l'idée d'une potentiellement première baisse", pronostique M. Shepherdson.

Fed

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