Le dollar a poursuivi son repli jeudi, l’indice DXY cédant du terrain pour s’établir autour de 97, son plus bas niveau depuis février 2022. Ce mouvement reflète une perte de confiance des investisseurs.
Et pour cause, selon le Wall Street Journal, Trump envisagerait de nommer dès septembre ou octobre un successeur potentiel à Jerome Powell, instaurant un climat d’incertitude autour de la gouvernance monétaire. Cette posture a ravivé les spéculations autour d’un pivot de la Fed, les marchés intégrant désormais une baisse de 62 points de base des taux directeurs d’ici la fin de l’année, contre 61 pb la veille. Le président de la Fed, Jerome Powell, a réitéré mardi devant le Congrès qu’il n’y avait aucune urgence à baisser les taux. “L’économie reste solide, nous pouvons attendre d’avoir plus de visibilité”, a-t-il affirmé lors de son audition devant la Commission financière de la Chambre des représentants.
Powell a souligné que les droits de douane pourraient alimenter de nouvelles pressions inflationnistes, justifiant la prudence. Il a toutefois reconnu que sans ces tensions tarifaires, la Fed aurait déjà pu aller plus loin dans l’assouplissement.
Trump intensifie ses critiques
Mais la pression politique s’intensifie. Quelques heures avant l’audition de Powell, Trump l’a violemment attaqué sur sa plateforme Truth Social, le qualifiant de “bête” et de “têtu”, accusant la Fed de retarder la croissance. “Nous devrions être deux ou trois points plus bas sur les taux directeurs”, a-t-il lancé, estimant que les États-Unis paieraient longtemps pour “l’incompétence” de Powell.
Trump a même appelé au sein du Conseil des gouverneurs de la Fed à “agir” contre Powell, allant jusqu’à suggérer son renversement.
Une indépendance sous tension
Face à ces attaques, Jerome Powell a rappelé que la Fed restait “uniquement concentrée sur sa mission”, rejetant toute influence politique. “Tout le reste relève de la distraction. Nous faisons ce que nous pensons juste, et nous en assumons les conséquences”, a-t-il déclaré.
Les taux directeurs de la Fed - qui guident les coûts d'emprunt des particuliers et des entreprises - sont compris entre 4,25% et 4,50% depuis décembre.