Le deuxième Conseil de Bank Al-Maghrib de l’année se tient dans des conditions particulières, marquées par la montée en puissance de l’inflation à des niveaux historiquement élevés, le fort ralentissement prévu de la croissance économique en 2022 et l’environnement international difficile et incertain, aussi bien sur le plan économique que politique, avec le déclenchement de la guerre Russo-Ukrainienne et Les réactions restrictives des Banques centrales des pays développés face aux vagues inflationnistes, et leurs impacts sur les mouvements de capitaux et les conditions de financement des économies.
Les enjeux du prochain Conseil
Pour CDG Capital Insight, quatre faits majeurs caractérisent le comportement des sphères monétaire, financière et réelle de l’économie nationale, depuis la tenue du dernier Conseil de Bank Al-Maghrib en mars 2022, en l’occurrence :
• Un creusement du déficit de la liquidité du secteur bancaire sous l’effet d’une baisse des avoirs officiels de réserve conjuguée à un fort accroissement de la monnaie fiduciaire;
• Un fort dérapage à la hausse de l’inflation et de l’inflation sous-jacente à des niveaux historiquement élevés. Toutefois, ces tensions inflationnistes émanent de la composante importée et d’un choc d’offre sur l’alimentation frais, avec une demande des ménages en ralentissement et un accroissement des crédits à la consommation largement en-dessous des niveaux historiques.
• Une transmission toujours incomplète des deux baisses du taux directeur de 2020 vers certains taux débiteurs, particulièrement ceux associés aux crédits à l’équipement et à la consommation des ménages, avec une faible reprise des crédits aux entreprises non financières, particulièrement ceux destinés à l’équipement.
• Un fort ralentissement prévu de la croissance économique en 2022 sous l’effet d’une baisse importante prévue du PIB agricole en résultat du mauvais déroulement de la campagne agricole 2021-2022 et d’un léger recul de la croissance non agricole compte tenu de la forte hausse des prix des matières premières, des demi-produits et de l’énergie conjuguée à la dissipation de l’effet de base généré par la crise covid19 en 2021.
Dans ce contexte, les analystes de la banque d’affaires etimsent « qu’il est plus probable que le Conseil de Bank Al-Maghrib maintienne le taux directeur inchangé au niveau de 1,5% lors de ce prochain Conseil, et ce compte tenu de l’origine des tensions inflationnistes, notamment importé et alimentaire frais, limitant ainsi, l’effet d’une action restrictive de la politique monétaire sur la maîtrise de l’inflation et les conditions de relance post-crise covid19, qui restent fragiles et entourées d’incertitudes ».