Le gouvernement marocain donne un coup de fouet à l'hydrogène vert dans son projet de loi de finances 2024. Pas moins de 215 milliards de dirhams d'investissements sont prévus, portés notamment par des acteurs du privé. Dans ce contexte, la filiale du groupe homonyme émirati, Taqa Morocco, prévoit de lancer la construction d’une centrale de production d’hydrogène vert sur une superficie de 70.000 hectares avec un investissement prévu de 96 milliards de dirhams, en plus d'un parc éolien de 300 MW, pour une valeur totale de l’ordre de 4,5 milliards de dirhams. A horizon 2030, Taqa Morocco souhaite atteindre 1.000 MW de capacités dans le renouvelable.
Le groupe pourrait également concourir dans le cadre de l'appel d'offres lancé par l'ONEE pour une nouvelle infrastructure dénommée « autoroute électrique ». Les offres seront ouvertes le 31 janvier 2024, et le choix de l’adjudicataire final est programmé pour le second semestre de la même année, après la sélection des candidats pré-qualifiés fin février. L’ONEE souhaite choisir un consortium pour assurer le développement, la conception, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance du projet et non un opérateur unique. Le calendrier de réalisation est prévu en deux phases distinctes : la première phase, d’une capacité de 1 500 MW, entrera en service en 2026, tandis que la seconde, également de 1 500 MW, sera opérationnelle à partir de 2028.
Et pour l'ensemble de ces projets, Taqa Morocco a déjà commencé à constituer un fonds de roulement en levant en septembre de cette année 6,6 milliards de dirhams sur le marché obligataire, dont la moitié a servi à rembourser par anticipation des dettes anciennes.
Pour les analystes spécialistes de cette entreprise, il est impératif de réorienter rapidement le surplus de fonds levés, sous peine de réduire la rentabilité financière pour les actionnaires.
New deal
De nouveaux catalyseurs émergent pour Taqa Morocco suite aux récents mémorandums signés entre le Maroc et les Émirats Arabes Unis la semaine dernière. La société est le principal fer de lance des investissements de ce pays au Maroc et ces accords, qui abordent une panoplie de secteurs stratégiques, incluent entre autres les énergies où le groupe Taqa a démontré une expertise mondiale sur plusieurs volets, notamment dans les projets de dessalement. TAQA Morocco bénéficie en effet de l'expertise du Groupe, leader mondial dans le dessalement d'eau de mer avec une capacité installée d'environ 4 150 000 m³/jour et plus de 900 000 m³/jour en développement à Taweelah RO, la plus grande usine de dessalement d'eau de mer au monde utilisant la technologie d'osmose inverse. Il ne serait pas étonnant de voir dans les contrats qui découlent de ces mémorandums de nouveaux projets pour la filiale locale. Selon certains opérateurs, cette perspective a influencé positivement la performance de l'action de Taqa Morocco en bourse en fin de semaine.