Correction : Merci de lire 3,6% et non 4,6% sur la baisse de la capacité bénéficiaire.
Le Weekend a quelque peu laissé la poussière retomber après la dernière rafale de résultats survenue entre vendredi soir et samedi. Le temps peut-être pour les investisseurs de digérer et faire le bilan d'une saison de résultats semestriels que l'on qualifiera d'atypique.
La compilation des résultats laisse apparaître une dégradation de la capacité bénéficiaire des entreprises de 3,6% sur le premier semestre 2018, très loin de la croissance de 8% enregistrée à la même période en 2017. Ce seul écart permet, sans doute, de justifier la baisse du marché actions de plus de 8% depuis le début de l'année. Sur nos réseaux sociaux, les avis sont d'ailleurs partagés entre ceux qui estiment que la baisse des résultats était anticipée par le marché et ceux qui pensent que les résultats sont mauvais, décevants et inattendus. Le marché nous donnera son appréciation la plus juste aujourd'hui. Il doit réagir notamment aux indicateurs de sociétés très attendues tel que BMCE BOA, Addoha et Alliances qui ont publié samedi. Exit les réunions et comités du lundi matin, gérants, traders et analystes auront du travail ce matin.
Le fisc brouille les pistes
"Les contrôles fiscaux ont plombé le future des résultats annuels", commente un trader particulier sur "Boursenews-Le Club". Il faut dire que les Commissaires aux comptes relèvent une fois sur trois un contrôle fiscal en cours chez un émetteur. Certains ont été notifiés définitivement, d'autres attendent encore. L'appétit du Fisc brouille les pistes et rend la prédictibilité des résultats difficile comme le résume ce trader. Beaucoup d'entreprises ont alerté le marché au premier semestre sur leurs résultats à cause de contrôle fiscaux. On devrait s'attendre naturellement à une seconde séquence en mars prochain pour les résultats annuels.
L'immobilier au centre des débats
Ce n'est pas cette année que le secteur perdra son statut de thématique la plus surveillée sur le marché. Encore une fois, ce sont les sociétés immobilières qui canalisent l'attention, surtout chez les particuliers. Après la sanction de RDS vendredi, quel sort sera réservé à Addoha, dont la capacité bénéficiaire s'est dégradée d'un tiers sur le semestre et à Alliances, qui malgré une forte croissance des indicateurs opérationnels, ne livre que 20% de son objectif de résultat de l'année au premier semestre et plafonne sur le volet de l'endettement, ou plutôt du désendettement. Hormis Addoha, qui lors de son profit warning avait annoncé que l'activité allait se dégrader sur toute l'année 2018, les autres immobilières disent maintenir leurs objectifs. On surveillera donc la réaction du marché ce lundi.
Un autre phénomène s'installe coté émetteurs : Il s'agit des Conseils d'administration tenus tardivement, vers fin septembre. Cette concentration des publications sur les dernières 48h du délai légal rend les résultats peu visibles et difficiles à commenter à chaud... C'est peut-être voulu. Ce genre de pratiques n'est pas sans nous rappeller les années sombres du marché. Comme par hasard, on les observe que lorsque les résultats commencent à devenir moins bons. A cela, il faut ajouter certaines entreprises qui, en communicant, ne commentent plus leurs écarts et d'autres qui préfèrent utiliser des indicateurs peu pertinents, tentant de maquiller la réalité.
Or, depuis 2018, l'histoire récente de la Bourse de Casablanca nous montre que le meilleur moyen pour un émetteur de traverser les cycles est de communiquer vite, bien et souvent. On en ressort toujours gagnant.