Alors que le niveau d'inflation tend à baisser de mois en mois, les entreprises cotées à la Bourse de Casablanca sortent d'un premier semestre globalement positif. Au terme des 6 premiers mois de l’année, les revenus agrégés des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca s’améliorent de 5,2% à 144,6 Mds de DH, d'après les calculs de BMCE Capital Global Research. Cette performance est tirée principalement par l’orientation favorable du PNB des financières (+12,5% à 40,9 Mds de DH) et, dans une moindre mesure, par la hausse du CA des valeurs industrielles (+2,8% à 93,8 Mds de DH).
Au volet opérationnel, poursuit BKGR, le résultat d’exploitation global enregistre une hausse notable de 16,5% à 39,4 Mds de DH comparativement au S1 2023 profitant toujours de la dynamique positive des Financières (+20,7% à 22,8 Mds de DH).
Des marges en détérioration pour les industries
Sur les 54 valeurs industrielles passées sous revue par BKGR, 31 d’entre elles ont vu leurs marges se détériorer notamment en raison de l’évolution défavorable du cours des matières premières et/ou du maintien des charges d’exploitation à des niveaux élevés compte tenu d’un contexte inflationniste persistant.
Pour leur part, les financières affichent un RBE en forte hausse de 20,7% à 22,8 Mds de DH, tiré principalement par un très bon comportement de leur PNB combiné à une augmentation maîtrisée des charges générales d’exploitation (+3,7%) ayant conduit à une amélioration du coefficient d’exploitation à 44,3% (contre 48,4% au S1 2022).
Troisième enseignement mis en avant par le bureau de recherche: le résultat technique des compagnies d’assurances et de courtage s’améliore de 4,1% à 1,3 Mds de DH, porté principalement par Wafa Assurance (+ 45 MDH ) suite à la progression de 22,7% de son résultat financier s’expliquant par l’appréciation de +6,6x des profits sur réalisation de placements en Vie.
Il en découle une capacité bénéficiaire semestrielle de la cote casablancaise en appréciation de 16,9% à 17,3 Mds de DH portée principalement par la non-récurrence de la provision d’IAM sur l’astreinte imposée par l’ANRT pour un montant de 2,45 Mds de DH couplée à la progression de 21,4% du RNPG des financières redevable à la bonne tenue du PNB.
«Une capacité bénéficiaire conforme mais écartelée», résumé la recherche qui indique qu'hors impact de la provision sur l’astreinte d’IAM, le RNPG global serait ressorti en quasi-stagnation (+0,2%).
Les minières pèsent sur la masse bénéficiaire
L’analyse du breakdown de l’évolution de la capacité bénéficiaire au S1 2023 fait ressortir une contribution positive provenant principalement à hauteur de :
- 58% du redressement mécanique d’IAM suite à la non-récurrence de la provision sur l’amende de l’ANRT ;
- Et, à 35% de la bonne tenue des Banques drivés par la dynamique du PNB combinée à la maîtrise des charges.
Pour sa part, explique BKGR, la contribution négative provient à 50% de la mauvaise orientation des minières qui ont été affectées par plusieurs éléments exogènes (tensions géopolitiques, baisse des cours des métaux, parité de change défavorable, etc.).
Soulignons que si la grande majorité des sociétés financières et des assurances affichent un RNPG en progression, plus de la moitié des valeurs industrielles voient leurs capacités bénéficiaires se dégrader au S1 2023.