Akdital affiche une croissance solide, avec une augmentation de 84 % de son chiffre d'affaires au premier semestre 2023 par rapport à l'année précédente. L'EBITDA a augmenté encore plus rapidement (+104 %) et les bénéfices ont grimpé de 163 %. Les taux de marge se sont améliorés, avec une marge nette passant de 6 % à 9 % d'un semestre à l'autre. Cette performance s'explique par une gestion efficace des charges de structure des cliniques en démarrage, une stratégie d'achats groupés permettant des économies d'échelle, ainsi que par la montée en charge des unités existantes, nous dit le management. Une autre indication d'une croissance saine réside dans le ratio BFR en jours de chiffre d'affaires, qui est passé de 121 à 81.
En ce qui concerne l'endettement, le gearing a doublé, passant de 20,6 % à 40,6 %, parallèlement à l'ouverture de nouvelles cliniques. Mais le management a rassuré en soulignant que ce taux se situe proche des ratios cibles établis avec les créanciers, affirmant son engagement à financer ses projets avec un ratio de 65 % de fonds propres et 35 % d'endettement, comme l'a expliqué Ilyas El Harti, Directeur Général Adjoint du groupe, ce qui va stabiliser le gearing.
36 établissements au Maroc à horizon 2025
En ce qui concerne son expansion à l'échelle nationale, Akdital prévoit d'ouvrir une quinzaine de nouveaux établissements totalisant 1 430 lits d'ici 2025, ce qui élargira sa présence à 12 nouvelles villes. Ainsi, d'ici 2025, le groupe devrait compter 36 établissements, contre 21 actuellement. Les investissements nécessaires s'élèvent à 1,47 milliard de dirhams, avec un pic de CAPEX de 1 milliard en 2024 et 568 millions de dirhams en 2025. Le management a affirmé qu'il n'envisageait pas d'augmentations de capital à cet horizon, mais a laissé la porte ouverte pour d'éventuels développements après 2025, lorsque l'international deviendra une priorité.
L'international dans le viseur
L'internationalisation constitue une nouvelle orientation stratégique pour le groupe. Alors qu'auparavant, le développement en dehors du Maroc n'était pas considéré comme une priorité, Akdital prévoit maintenant de se développer dans la région MENA et en Afrique subsaharienne. Ilyas El Harti préfère rester prudent en précisant que les projets sont encore à un stade préliminaire de prospection. Cependant, le Conseil d'administration a défini les contours du projet, comme nous le dit Rochdi Talib, PDG du groupe. " Dans la région Mena, notre projet est d'offrir des soins adaptés aux populations modestes des Émirats arabes unis. Ce sont des communautés du Pakistan, du Bangladesh, de l'Égypte, et même du Maroc, qui sont souvent mal desservis en matière de soins de santé. Akdital espère être présent sur ce territoire d'ici fin 2025. En Afrique subsaharienne, le groupe explore des opportunités au Sénégal et en Côte d'Ivoire, tout en restant à un stade préliminaire de prospection".
Un titre de plus en plus apprécié en Bourse
Le marché boursier a été enthousiaste à l'égard de la performance d'Akdital au cours du premier semestre. Les investisseurs, dont certains étaient initialement sceptiques face au plan de développement ambitieux du groupe, reconnaissent désormais sa capacité à tenir ses promesses. Cette confiance s'est traduite par une augmentation significative du cours de plus de 50 % en 2023, avec des volumes de transactions en hausse, soutenus par une couverture accrue de la part des analystes financiers et par l'intégration de l'indice MSCI FM, donnant de la visibilité même auprès des investisseurs étrangers. L'attention se tourne maintenant vers l'après-business plan présenté lors de l'introduction en Bourse et le défi que représente l'international pour maintenir la croissance rapide de l'activité.
Rochdi Talib: L'AMO a permis de sauver des vies
Rochdi Talib, le PDG du groupe, souligne également le rôle révolutionnaire de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) dans l'accès aux soins. "La généralisation de l'AMO a permis de traiter des patients souffrant de pathologies cardiaques depuis de nombreuses années, grâce à une prise en charge totale ou quasi totale des chirurgies et des hospitalisations. De plus, le dépistage précoce des cancers, comme ceux du sein et de la prostate, ont été facilité. Ceci permet d'atteindre un taux de guérison de 100 % quand le dépistage est précoce. La CNSS joue un rôle notable dans la généralisation des dépistages, ce qui devrait sauver de nombreuses vies, selon le patron du groupe privé.