La recherche de CDG Capital prévoit en effet une légère baisse de 1,5% du chiffres d’affaires du groupe à fin 2022e. Ce recul se décline comme suit :
1) Activité mobile au Maroc : ils anticipent une baisse des activités voix suite à un environnement concurrentiel et une baisse des prix liée à la réduction des terminaisons d’appel. Les revenus Data devrait renouer avec la hausse selon nos estimations profitant d’une amélioration du parc clientèle. Dans ce sens, nous prévoyons une baisse de 7,3% de l’ARPU mixte à 45,3 DH. Par ailleurs. Au total, le CA de l’activité mobile national devrait reculer de 5,7% en 2022e pour s’élever à 11,0 Mds de DH.
2) Activité fixe au Maroc : Selon nos estimations, le CA devrait enregistrer une légère baisse de 0,7% durant la prochaine année, atténuée par l’amélioration du CA Data fixe (+4,5%) qui profite du développement du réseau FTTH.
3) Filiales sub-sahariennes : Les contraintes réglementaires notamment la baisse des terminaisons d’appel et la pression concurrentielles, devraient freiner l’évolution du CA à l’international. Dans ce sens, nous tablons sur une croissance de 0,8% du CA à l’international.
Au final, la contribution de l’international au CA du groupe devrait augmenter aux alentours de 47% à fin 2022e.
Par ailleurs, la recherche table sur « une baisse de 2,6% du résultat opérationnel pour s’établir à 11,3 Mds de DH à fin 2022e, soit une marge opérationnelle à 32,0% contre 32,3% en 2021. Cette quasi-stabilité de la marge opérationnelle devrait profiter en partie de la baisse des terminaisons d’appel dans plusieurs pays. Au final, le RNPG devrait s’établir à 5,8 Mds de DH, soit une marge nette de 16,5%».
Des investissements importants malgré le contexte difficile
Le groupe Maroc Télécom prévoit une hausse des investissements pour l’année 2022e. Globalement, ces investissements concernent les extensions de capacité et de la couverture 4G et le développement de la fibre optique, afin d’accompagner la forte croissance du trafic Data. De plus, pour certaines filiales, des investissements sont nécessaires pour une couverture plus large et une meilleure qualité de service.
Compte tenu des perspectives du groupe, nous estimons un taux d’investissement à 20,7% pour 2022e, après deux années de baisse de régime suite à la crise sanitaire. A moyen terme, nous pensons que les investissements devraient s’alourdir davantage pour le secteur en réponse au développement de la 5G, tenant compte de la note d’orientation de l’ANRT.
Vers une légère érosion de la rentabilité
Le groupe Maroc Télécom se caractérise certes par une forte rentabilité, l’une des meilleurs du marché marocain, mais elle a connu globalement une tendance légèrement baissière durant la dernière décennie, suite à un environnement fortement concurrentiel et au processus de maturation du marché intérieur qui a fini par atteindre de forts taux de pénétration. Sur les onze dernières années, la rentabilité financière est passée de 51,4% en 2010 à 47,2% en 2021.
En effet, avec un TCAM de -4,1% le résultat net part du groupe a connu une baisse plus importante que celle des fonds propres (-3,4%). Cette tendance devrait se poursuivre pour l’année 2022e qui traduit une légère baisse du RNPG accompagné par un renforcement des fonds propres en 2021 suite essentiellement à un taux de distribution de dividende à 70%, qui a rompu pour la deuxième année consécutive avec sa politique de distribution totale des bénéfices.
Au final, la valorisation du groupe Maroc Télécom ressort à 126 DH par action, soit un potentiel de baisse de -1,2% par rapport au cours du 06/06/2022. En se basant sur l’échelle de recommandation de CDG Capital Insight, ils recommandent de « Conserver » la valeur Maroc Télécom.