OBG estime que, dans ce contexte, la confiance des entreprises reste solide malgré les défis à relever pour le développement de l’économie du pays.
Dans la quatrième édition de l’enquête "Morocco CEO Survey", les experts d’OBG ont interrogé des dirigeants d’entreprises de tous types de secteurs et de tailles variées afin de recueillir leurs impressions sur l’environnement des affaires et les perspectives économiques à court terme au Maroc.
Dans le cadre d’entretiens réalisés en face à face, les chefs d’entreprise ont ainsi pu répondre à une série de questions permettant notamment de mieux cerner les obstacles au développement économique et les défis à relever pour le pays.
Selon l’enquête, le Maroc a réalisé un bond considérable dans le classement « Doing Business» de la Banque Mondiale, passant de la 128ème place en 2010 à la 53ème place dans l’édition 2020 du rapport, montrant bien que la stratégie de réformes mise en place pour améliorer le climat des affaires a porté ses fruits.
Le pays est également parvenu à maîtriser son inflation et à contenir son déficit budgétaire, note l’OBG, soulignant qu’une grande majorité des PDG interrogés se montrent confiants quant aux perspectives économiques pour l’année à venir et 76% d’entre eux envisagent de réaliser d’importants investissements.
Le rapport relève que les secteurs des infrastructures, des énergies renouvelables, des services financiers se sont considérablement développés et le secteur manufacturier marocain compte parmi les plus dynamiques du continent, notamment dans les segments de la construction automobile et aéronautique.
L’OBG indique toutefois que ce bilan positif est à nuancer, rappelant le diagnostic établi par SM le Roi Mohammed VI dans Son discours prononcé à l’occasion de la Fête du Trône, en juillet 2019, dans lequel le Souverain déplore que « les progrès et les réalisations d’ores et déjà accomplis n’ont malheureusement pas eu des répercussions suffisantes sur l’ensemble de la société marocaine ».
Le rapport d’OBG rappelle dans ce contexte la création par le Souverain de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement qui a été chargée de remettre un rapport en milieu d’année 2020. Ses conclusions, ajoute la même source, permettront d’identifier les obstacles à la croissance et de concevoir des politiques assurant une meilleure distribution des richesses et faisant en sorte que l’essor économique profite à tous.
L’OBG met en avant par ailleurs, la politique de coopération sud-sud menée par le Royaume, notant que depuis quelques années, le Maroc accorde une place de choix au développement de ses relations économiques avec le reste de l’Afrique.
De nombreuses entreprises marocaines se sont implantées sur le continent, notamment dans les secteurs des services financiers, des télécommunications ou du bâtiment, rappelle la même source, notant que le projet de Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECA), qui vise à accélérer le commerce intra-africain, est accueilli positivement voire très positivement par 74% des PDG interrogés.
L’Oxford business group a également interrogé les chefs d’entreprises sur les facteurs extérieurs présentant le plus de risques d’impacter l’économie marocaine sur le court à moyen terme. 47% d’entre eux ont mentionné la volatilité des cours des matières premières.
En effet, explique l’OBG, le Maroc satisfait 90% de ses besoins énergétiques grâce aux importations, notant que « l’instabilité dans les pays voisins et un protectionnisme accru figurent en deuxième et troisième place des préoccupations ».
Pour ce qui est des obstacles à la croissance, l’environnement fiscal a été jugé trop peu compétitif par 68% des PDG interrogés, contre 55% en 2018 et 57% en 2017.
Les mesures proposées à l’issue des troisièmes Assises de la Fiscalité qui se sont tenues au Maroc en mai 2019 devraient toutefois contribuer à améliorer la compétitivité de ce dernier, estime la même source.
L’OBG s’est intéressé également au secteur de l’éducation et la formation, expliquant que le Maroc ne saura tirer pleinement profit des grandes avancées réalisées et en cours, notamment dans les secteurs des services financiers, des télécommunications et de l’informatique sans s’assurer la disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée.
Pour 75% des chefs d’entreprise interrogés par OBG, le secteur de l’éducation et de la formation est à développer en priorité pour libérer le potentiel économique du pays.
La nécessité de former du personnel dans le domaine du leadership a été citée par 36% d’entre eux, suivi de l’ingénierie (16%) et de la recherche et développement (15%), ajoute la même source.
Avec MAP.