Fondé en 2011 avec l’ouverture de la clinique Jerrada à Casablanca, Akdital s’est distingué dès ses débuts par un modèle inédit au Maroc. Contrairement aux cliniques traditionnelles à petite échelle, Akdital mise sur des hôpitaux privés qui offrent un plateau technique complet, capable de prendre en charge des pathologies lourdes sans nécessiter de transferts risqués vers d’autres établissements. «C’était une révolution pour un pays où 80% des cliniques privées se limitaient à des interventions de base, sans réanimation ni équipement avancé», a expliqué Talib.
Le succès de ce modèle a rapidement conduit à son extension dans tout le royaume, avec des établissements à El Jadida, Agadir, Tanger, et dans des villes moins desservies comme Errachidia. Ces implantations visent à réduire les inégalités d’accès aux soins, notamment pour des pathologies nécessitant une prise en charge rapide, comme les infarctus ou le cancer. «Les patients de régions reculées n’ont plus à parcourir des centaines de kilomètres pour se soigner. Cela sauve des vies», a-t-il affirmé.
L’introduction en Bourse d’Akdital en 2022 a marqué un véritable tournant dans l’histoire du groupe. Cette opération visait non seulement à lever des fonds pour soutenir l’expansion rapide du réseau, mais aussi à imposer une nouvelle norme de transparence dans la gestion hospitalière privée. «Nous voulions montrer que le secteur peut être à la fois rentable et irréprochable sur le plan éthique», a souligné Talib.
Aujourd’hui, le groupe revendique 33 établissements en activité et prévoit d’atteindre 52 unités d’ici 2026, notamment en s’implantant dans des villes de moins de 100 000 habitants. «C’est un défi ambitieux, mais réalisable, grâce à une équipe de professionnels engagés et à une stratégie solide», a-t-il ajouté.
Au-delà de la simple expansion géographique, Akdital s’engage activement dans des initiatives sociales et environnementales. Le groupe, qui emploie aujourd’hui plus de 6 300 personnes, met l’accent sur la création d’emplois, la formation médicale et l’accès aux soins pour les populations vulnérables. Talib a également insisté sur l’importance de la digitalisation et de l’innovation technologique dans les soins de santé. «Nos hôpitaux sont entièrement digitalisés, sans papier, et nous investissons dans la robotique chirurgicale et la télémédecine pour démocratiser l’accès à des soins de pointe», a-t-il déclaré.
L’élargissement de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) à l’ensemble de la population marocaine a également donné un nouvel élan au secteur privé. Selon Talib, ce dispositif a encouragé des investissements massifs dans des infrastructures modernes. «Les pathologies lourdes, comme le cancer ou les maladies cardiaques, sont prises en charge à 95% ou 100%, ce qui change la donne pour de nombreux Marocains», a-t-il souligné, tout en appelant à une révision des tarifs de référence pour refléter les coûts réels des soins dans des établissements modernes.
Interrogé sur l’avenir d’Akdital, Rochdi Talib a dévoilé des ambitions claires : poursuivre l’expansion nationale avant d’envisager un rayonnement international. «Notre priorité reste le Maroc, où le taux d’équipement est encore loin des standards internationaux. Nous devons d’abord combler ce retard», a-t-il insisté. Parmi les projets à long terme, il cite la robotisation des soins et le développement de la télémédecine, avec pour objectif de traiter des patients éloignés sans compromis sur la qualité des interventions.
En conclusion, Talib s’est exprimé sur le rôle des groupes structurés comme Akdital dans la transformation du paysage sanitaire au Maroc. «Nous avons l’obligation morale de servir notre pays avec transparence, innovation et humanité, tout en garantissant un retour sur investissement pour nos actionnaires. Ce double engagement est la clé de notre succès», a-t-il conclu sous les applaudissements d’une audience séduite par sa vision.