EMISSION DU 05/19 - par bourse news

L'impact du Covid-19 sur le mode de vie des ménages

 Le haut-commissariat au Plan (HCP) a réalisé, du 14 au 23 avril 2020, une enquête pour suivre l’adaptation du mode de vie des ménages sous la contrainte du confinement. Cette enquête a ciblé un échantillon de 2.350 ménages représentatif des différentes couches socio-économiques de la population marocaine selon le milieu de résidence, urbain et rural.

Elle a pour objectif d’appréhender, notamment, le niveau d’effectivité du confinement, les connaissances des ménages relatives au Covid-19, les actions prophylactiques, l’approvisionnement domestique en produits de consommation et d’hygiène, les sources de revenu en situation de confinement, l’accès à l’enseignement, l’accès aux services de santé et les réactions psychologiques.

 

 

1- Niveau d’effectivité du confinement sanitaire

Le tiers des Marocains auto-confiné avant la décision officielle de l’état d’urgence sanitaire

34% des ménages marocains se sont confinés avant même l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire, 54% ont commencé le confinement depuis l’adoption de l’état d’urgence sanitaire et 11% depuis la promulgation du décret-loi relatif à la déclaration de l’état d’urgence.

Près de huit ménages sur dix (79%) ont respecté entièrement les règles du confinement, 83% en milieu urbain et 69% en milieu rural, et 21% partiellement, 17% en milieu urbain et 29% en milieu rural.

 

Les principales raisons de la rupture du confinement

82% des personnes qui sortent du domicile pendant le confinement sont les  chefs de ménage, 15% les personnes âgées de 25 à 59 ans, 2% les enfants de moins de 18 ans et 1% les personnes âgées de 60 ans et plus.

Les principales raisons de sortie du domicile sont :

- Pour 94% des ménages, l’approvisionnement domestique, 95% pour le chef de ménage, 75% pour les adultes 25-59 ans, et 68% aussi bien pour l’époux (ses) du chef de ménage que pour les jeunes 18-24ans.

- Pour 30% des ménages, le travail, 48% pour les personnes âgées, 40% pour les adultes, 33% pour les jeunes, 31% pour l’époux(ses) du chef de ménage, et 27% pour le chef de ménage.  

- Pour 10% des ménages, les affaires administratives, 11% pour le chef de ménage, et 9% pour les personnes âgées.

- Pour 7% des ménages, les besoins récréatifs, 50% pour les enfants de moins de 18 ans.

- Pour 7% des ménages, les soins médicaux, 32% pour les personnes âgées

 

Une large information sur les symptômes du Covid-19

Les symptômes du Covid-19 les plus connues par les chefs de ménage sont la fièvre, avec une part de 89%, la toux sèche (77%) et la dyspnée (64%).

En revanche, 7% des ménages n’ont aucune connaissance de ces symptômes, 13% des ruraux et 4% des citadins, 12% dirigés par un chef sans niveau scolaire et 13% des ménages individuels.

 

Les ménages sont unanimes à adopter des gestes barrières

La totalité des ménages (99,5%) a adopté des gestes barrières pour se protéger contre le Covid-19.

Les différentes mesures prises consistent à se laver les mains avec du savon pour 97% d’entre eux, à porter des masques ou des bavettes (65%), à éviter les poignées de main et les salutations physiques (63%), à sortir moins fréquemment (60%), à désinfecter régulièrement les surfaces et les objets susceptibles d'être infectés (51%), à garder une distance de sécurité avec les autres personnes (48%), à désinfecter les mains régulièrement (47%), et à porter des gants (7%).

D’autres précautions sont également adoptées, à savoir le contournement des points de vente (marchés, souks, etc.) avec 31% ou le télétravail (3%).

 

La majorité des chefs de ménages informée des postes d’assistance et d’alerte sur la pandémie

83% des ménages, 86% en milieu urbain et 76% en milieu rural sont au courant des différents numéros verts mis à la disposition de la population par les autorités sanitaires en cas de suspicion de symptômes de la pandémie.

Cette proportion est moins élevée parmi les ménages dirigés par une femme, soit 72% contre 85% pour les chefs du sexe masculin, et parmi ceux n’ayant aucun niveau d’instruction, soit 75% contre 94% pour ceux ayant un niveau supérieur.

Les ménages individuels sont les moins informés de ces numéros verts (66%).

 

Attitudes en cas d’apparition des signes suspects du coronavirus 

76% des chefs de ménage envisagent de rester chez eux et d’appeler les numéros verts en cas d’apparition de signes suspects du Covid-19, 78% dans les villes et 71% à la campagne, 15% de se rendre à l’hôpital, et 4% de recourir à l’assistance des proches.

 

Un grand appel de rigueur dans l’application du confinement

86% des chefs de ménage pointent la rigueur dans l’application du confinement pour freiner la propagation de la pandémie du Covid-19 ;

  • 44% la disponibilité des moyens de protection;
  • 25% l’approvisionnement de proximité;
  • 24% la distribution de savons, détergents, désinfectants et masques;
  • 23% le dépistage massif;
  • 22% les infrastructures hospitalières adaptées.

 

Radio et télévision, les principales sources d'information sur la pandémie

Pour suivre les informations sur l’évolution de la pandémie Covid-19 dans notre pays, la majorité des chefs de ménages marocains recourt principalement à la radio et à la télévision nationales, avec une part de 87%.

Cette proportion est plus élevée en milieu rural (93%) qu’en milieu urbain (84%).

Les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc.) viennent très loin derrière avec une part de 6%.

Cette source d’information est utilisée en milieu urbain (8%) plus qu’en milieu rural (2%) et parmi les chefs de ménages ayant le niveau d’enseignement supérieur, avec 18%, contre 3% parmi ceux n’ayant aucun niveau.

 

2- État de l’approvisionnement des ménages en produits de consommation et d’hygiène

Approvisionnement normal en produits alimentaires de base et en source d’énergie pour la cuisson

Pour 93% des ménages, les produits alimentaires de base (farine, huile, sucre, légumes, légumineuses, etc.) sont disponibles sur le marché au cours du confinement et en quantités suffisantes.

Ces produits sont peu disponibles pour 6% des ménages, 11% en milieu rural et 4% en milieu urbain. Cette proportion est de 8% parmi les ménages pauvres et de 3% parmi les  aisés.

Pour 24% des ménages, les prix des produits alimentaires de base ont augmenté au cours du confinement alors que pour 75% ces prix n’ont connu aucun changement aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, et quel que soit le niveau de vie des ménages.

Le gaz de butane, utilisé par 99% des Marocains comme principale source d’énergie pour la cuisson, est disponible sur le marché en quantités suffisantes pour la quasi-totalité des ménages (97%).

 

L’Approvisionnement en produits de protection et d’hygiène est contrasté selon les ménages

33% des ménages disposent de bavettes et de masques de protection en quantités suffisantes (38% en milieu urbain et 20% en milieu rural), 41% en disposent en quantités insuffisantes (43% en milieu urbain et 37% en milieu rural) et 27% n’en disposent pas du tout (19% en milieu urbain et 43% en milieu rural).

58% des ménages aisés disposent de bavettes et de masques en quantités suffisantes, contre 27% pour les pauvres. L’indisponibilité de ces produits est essentiellement due à l’insuffisance de l’offre sur le marché (78%) et à la demande excessive (10%).

Un ménage sur deux (51%) ne dispose pas de produits désinfectants (43% en milieu urbain et 70% en milieu rural), 40% en disposent en quantités suffisantes (48% en milieu urbain et 23% en milieu rural) et 9% en quantités insuffisantes.

79% des ménages aisés en disposent en quantités suffisantes contre respectivement 28% des ménages pauvres.

Cependant, parmi les ménages qui ne disposent pas de ces produits ou en disposent mais en quantité insuffisante, 50% n’ont pas cherché à en acheter (45% en milieu urbain et 56% en milieu rural), 36% leur budget ne leur permet pas de s’en procurer (43% en milieu urbain et 28% en milieu rural).

16% des ménages disposent de thermomètres, 38% parmi les ménages aisés et 9% parmi les ménages pauvres.

Si, pour 9% des ménages, la raison de ne pas en disposer est le manque d’argent, 90% n’ont pas cherché à s’en procurer.

35% des ménages disposent en quantités suffisantes des médicaments habituellement consommés pour les pathologies courantes  (39% en milieu urbain et 25% en milieu rural), 8% en disposent en quantités insuffisantes et 57% n’en disposent pas. La part des ménages ne disposant pas de médicaments passe de 34% parmi les ménages aisés à 65% parmi les pauvres.

Les raisons de non disposition des ménages de ces médicaments ou de disposition en quantités insuffisantes sont le fait de ne pas avoir cherché à s’en procurer, pour 82% des ménages,  et le manque d’argent pour 16%.

 

3- Sources de revenu en situation de confinement

34% des ménages affirment n’avoir aucune source de revenus en raison de l’arrêt de leurs activités au temps de confinement. Cette proportion est légèrement plus élevée parmi les ruraux (35%) que parmi les citadins (33%).

Elle s’élève à 44% parmi les ménages pauvres, à 42% parmi les ménages de l’habitat précaire, à 54% parmi les artisans et ouvriers qualifiés, à 47% parmi les commerçants, et à 46% parmi les ouvriers et manœuvres agricoles.

Par rapport à leur situation financière actuelle, pour 38% des ménages, le revenu couvre juste les dépenses, 39% en milieu urbain et 35% en milieu rural, 22% puisent de leurs épargnes (20% en milieu urbain et 26% en milieu rural), 14% recourent à l’endettement (12% en milieu urbain et 17% en milieu rural) et 8% comptent sur les aides de l’Etat pour couvrir leurs dépenses quotidiennes, 9% en milieu urbain et 5% en milieu rural.

 

Aides publiques aux ménages pour perte d’emploi

Un ménage sur cinq (19%) a reçu une aide de l’Etat pour compenser la perte d’emploi : 13% dans le cadre du programme RAMED et 6% dans le cadre du programme d’aide aux salariés formels (CNSS).

49% des ménages affirment qu’au moins un de leurs membres actifs occupés a été contraint d’arrêter son activité, 40% d’entre eux ont reçu une aide de l’Etat ou de la part de l’employeur.

Selon la source d’aide, 31% des transferts reçus proviennent de l’Etat à travers le programme d’aide aux salariés formels (CNSS), 34% en milieu urbain et 16% en milieu rural. Rapportés à l’ensemble des ménages marocains, la part des ménages bénéficiaires de ce programme d’aide s’élève à 6% à l’échelle nationale, 8% en milieu urbain et 2% en milieu rural.

L’aide de l’Etat à travers le ciblage du programme RAMED a été évoquée par 67% des ménages bénéficiaires, 63% en milieu urbain et 81% en milieu rural.

 A l’échelle nationale, cette proportion s’élève à 13%, 15% en milieu urbain et 9% en milieu rural.

Elle atteint 22% pour les ménages dirigés par des ouvriers et manœuvres agricoles, 19% par des ouvriers et artisans qualifiés, et 16% par des commerçants.

Par ailleurs, 18% des ménages n’ayant pas perdu de l’emploi ont également bénéficié de l’aide de l’Etat, 13% en milieu urbain et 26% en milieu rural.

Ils représentent 3,6% des ménages marocains.

Près de trois ménages sur quatre (72%) bénéficiaires de l’aide de l’Etat, estiment que ces aides ne sont pas suffisantes pour compenser la perte des revenus, 75,9% en milieu urbain et 55,7% en milieu rural.

 

Difficultés d’accès aux aides publiques

60% des ménages ayant un membre qui a perdu son emploi ont des difficultés d’accès aux aides publiques. 

59% d’entre eux affirment qu’ils sont enregistrés mais non encore bénéficiaires, 54,5% en milieu urbain et 68% en milieu rural.

Rapportés à l’ensemble des ménages marocains, ces pourcentages s’élèvent à 21% à l’échelle nationale, 19% en milieu urbain et 26% en milieu rural.

Les autres raisons se déclinent comme suit : 7% n’ont pas encore formulé leur demande au moment de l’enquête mais comptent le faire, 11% ne sont pas affiliés à la CNSS, 9% ne sont pas adhérents au RAMED et 3% estiment qu’ils n’ont pas besoin de l’aide.

 

L’Etat et les ménages, principales sources de transferts aux ménages

Au total, en plus des aides pour compenser la perte d’emploi, les ménages ont reçu aussi des transferts de l’Etat ainsi que d’autres ménages comme soutien en cette période de confinement.

 En fait, 44,5% des ménages ont reçu au moins un transfert en provenance des différentes sources (Etat, ménages, ONG, institutions publiques, privées, etc.), 46% en milieu urbain et 42% en milieu rural.

Par source de transferts, les aides provenant de l’Etat à travers le ciblage du programme RAMED, concernent 25% des ménages, 26% en milieu urbain et 22% en milieu rural. La moitié (51%) d’entre eux sont des ménages avec des membres ayant perdu leur emploi dans le secteur privé, 14% sont des ménages dont certains membres continuent à travailler dans ce secteur et 35% sont des ménages sans aucun membre actif occupé.

Ils sont à hauteur de 32% des ménages pauvres, 37% des ménages dirigés par les ouvriers et manœuvres agricoles, 34% des commerçants, 31% des artisans et ouvriers qualifiés et 26% des exploitants agricoles.

Par ailleurs, dans le cadre de la solidarité sociale, 16% des ménages reçoivent des transferts en provenance d’autres ménages résidant au Maroc, 3% des MRE, 4% des ONG et 3% des administrations publiques et semi-publiques.

 

4- Rapports au système d’enseignement et de formation

A l’échelle nationale, 36% des ménages ont des enfants scolarisés au primaire, 20% au collège, 12% au secondaire et 8% au supérieur.

Ces derniers, suite à la suspension des cours en mode présentiel, se sont retrouvés contraints de s’adapter avec les exigences de l’enseignement à distance.

 

Pour un ménage sur cinq, les enfants scolarisés ne suivent pas les cours à distance

Pour 48% des ménages, les enfants scolarisés au primaire poursuivent les cours à distance d’une façon régulière, en utilisant les différents supports numériques mis en place.

Cette part est de 51% pour les élèves du cycle collégial, de 69% pour ceux du secondaire et de 56% pour les étudiants de l’enseignement supérieur.

Le suivi régulier des cours à distance est plus prépondérant parmi les enfants scolarisés dans les cycles primaire et collégial du secteur privé, avec respectivement 81% et 84%, contre respectivement 42% et 48% dans le secteur public.

Il est à relever, néanmoins, que, pour 18% des ménages, les enfants scolarisés ne suivent pas les cours à distance, 29% en milieu rural contre 13% en milieu urbain.

Cette proportion est de 21% pour les enfants du primaire, 33% en milieu rural et 14% en milieu urbain, 24% dans le secteur public et 4% dans le secteur privé.

Elle atteint 24% parmi les enfants issus de ménages pauvres.

Au niveau collégial, pour 17% des ménages, les enfants ne suivent pas les cours à distance, 27% en milieu rural et 12% en milieu urbain.

Au niveau secondaire, ces proportions sont respectivement de 10%, 21% et 7%.

 

Difficultés à suivre les cours pour manque ou insuffisance de canaux d’accès à distance   

51% des ménages ayant des enfants au primaire et 48% au collège ont des difficultés à suivre les cours à distance pour manque de canaux d’accès aux cours.

Ce motif est soulevé, en particulier, par les ménages ruraux (55% pour le primaire et 54% pour le niveau collégial), et les ménages pauvres (respectivement 60% et 53%).

Pour 41% des ménages ayant des enfants au secondaire, et 29% au supérieur, l’insuffisance de ces canaux est la principale difficulté.

Le désintérêt est également pointé du doigt par 13% des ménages ayant des élèves au primaire, 11% au collège et 16% au secondaire.

 

Les réseaux sociaux : principal canal de suivi des cours à distance

Les réseaux sociaux sont les canaux les plus utilisés pour suivre les cours à distance : 40% des ménages avec des enfants au primaire, 44% au collège et 46% au secondaire.

Ils sont plus utilisés dans le privé, avec respectivement 65%, 61% et 48%.

Les chaînes nationales de télévision viennent en deuxième position avec 39% pour le primaire, 29% pour le collégial et notamment en milieu rural, respectivement 63% et 44%.

Le recours aux plateformes numériques mises en place par le Ministère de l’Education Nationale croît avec le niveau scolaire: 9% pour le primaire, 20% pour le collège et 30% pour le secondaire. Ces supports numériques sont moins répandus en milieu rural (respectivement 4%, 12% et 27%).

Les plateformes instaurées par les établissements d’enseignement privé sont utilisées par 27% des ménages ayant des enfants au primaire, 34% au collège et 52% au secondaire.

Celles créées par les établissements d’enseignement supérieur sont utilisées par 37%.

 

Modeste appréciation à l’égard des canaux de formation à distance

Pour les trois premiers cycles de l’enseignement général, sept ménages sur dix sont moyennement ou pas du tout satisfaits du canal utilisé par ses membres scolarisés. Pour le cycle supérieur, cette proportion est de 59%. 

 

Manque d’interactivité : Principale raison d’insatisfaction des ménages de la formation à distance

39% des ménages avec enfants au primaire regrettent le manque d’interactivité avec le corps enseignant comme principale raison d’insatisfaction, 35% au collège, 43% au secondaire et 29% au supérieur. 

Le manque ou insuffisance de supports numériques nécessaires vient en deuxième position avec 23% au primaire, 28% au collège, 24% au secondaire et 16% au supérieur.

 

Assistance des parents

75% des parents assistent leurs enfants scolarisés au primaire, 36% d’une façon régulière.

Ces pourcentages sont respectivement de 81% et 44% en milieu urbain, de 64% et 20% en milieu rural, de 84% et 60% dans le secteur d’enseignement privé  et de 71% et 31% dans le secteur public.

En revanche, 25% des ménages n’assistent pas leurs enfants au primaire, une proportion qui atteint 67% parmi les ménages dirigés par une personne sans niveau scolaire.

 

La moitié des ménages considère que leurs enfants scolarisés sont motivés par le suivi des cours à distance 

Près de la moitié des scolarisés dans les cycles primaire, collégial et secondaire affichent une motivation et un intérêt pour l’enseignement à distance, alors que 30% sont, plutôt, gênés et perturbés par ce type d’enseignement.

 

5- Accès aux services de santé

Le confinement sanitaire entrave l’accès aux soins de santé particulièrement pour les personnes souffrant de maladies chroniques

Sur l’ensemble des ménages ayant un membre ou plus souffrant de maladies chroniques (30%), près de la moitié (48%) n’a pas accédé aux services de santé, 46% en milieu urbain et 53% en milieu rural.

Parmi les 29% des ménages concernés par les maladies ordinaires, 40% n’ont pas accédé aux services de santé, 38% en milieu urbain et 44% en milieu rural.

11% des ménages marocains ont des enfants à vacciner.

 36% d’entre eux ont dû renoncer aux services de vaccination, 43% en milieu rural et 31% en milieu rural.

Parmi les 5% des ménages ayant parmi leurs membres des femmes éligibles aux services des consultations prénatales et postnatales, 30% ont dû renoncer à ces services pendant le confinement sanitaire, 27% en milieu urbain et 33% en milieu rural.

En outre, parmi les 6% des ménages concernés par la santé reproductive, 34% n’ont pas accédé aux services de santé pendant le confinement, 27% en milieu urbain et 39% en milieu rural.

 

La peur de la contamination réduit le recours aux consultations médicales

40% des ménages renoncent aux services de santé en cas de maladies chroniques par peur d’être contaminé par le Covid-19, 53% en cas de maladies ordinaires, 61% de vaccination des enfants, 51% de consultations prénatales et postnatales et 64% de services de santé reproductive.

 

6- Réactions psychologiques

Le confinement et la menace sanitaire du COVID-19 sont susceptibles d’avoir un fort impact psychologique sur la population, allant des troubles de sommeil aux stress post-traumatique et à la dépression et aux attaques de paniques.

 

Les principaux effets du confinement sur l’état psychologique des ménages

Pour 49% des ménages, l’anxiété est le principal impact psychologique du confinement.

Cette proportion atteint 54% parmi les ménages résidant dans les bidonvilles, contre 41 % parmi ceux de l’habitation moderne.

Vient ensuite, la peur qui est ressentie par 41% des ménages marocains, principalement parmi les ménages dirigés par une femme (47%), contre 40% dirigés par un homme, et parmi les ménages pauvres (43%), contre 33% parmi les aisés.

30% des ménages expriment un sentiment de claustrophobie, 32% en milieu urbain et 24% en milieu rural.

Ce traumatisme concerne 30% des ménages composés de 5 personnes et plus, contre 25% pour les ménages de taille réduite de 2 personnes.

25% évoquent une multiplication des phobies. Cette proportion est plus élevée en milieu urbain (29%) qu’en milieu rural (18%) et parmi les ménages dont le chef a le niveau d’enseignement supérieur (28%) que parmi ceux dirigés par une personne n’ayant aucun niveau d’éducation (23%).

24% des ménages souffrent de troubles de sommeil, les citadins (28%) sont deux fois plus touchés que les ruraux (14%).

8% des ménages présentent d’autres troubles psychologiques tels que l’hypersensibilité et la nervosité ou la lassitude.

 

L’effet du confinement sur les rapports familiaux

18% des ménages ont ressenti une détérioration des rapports familiaux (20% en milieu urbain et 12% en milieu rural).

Cette perception est plus élevée parmi les ménages pauvres (19%) que parmi les ménages aisés (13%), parmi les ménages constitués de 5 personnes et plus (23%) que parmi ceux de taille réduite de 2 personnes (7%) et parmi les ménages vivant dans un logement d’une pièce (22%) que parmi ceux vivant dans un logement de 4 pièces et plus (16%).

En revanche, pour 72% des ménages, la qualité des rapports familiaux au sein du ménage n’a pas été influencée par le contexte du confinement. Pour le reste des ménages (10%),  ces rapports sont plus paisibles et plus consolidés.

 

Les occupations récréatives en situation du confinement 

Pour supporter le climat du confinement, plus de 66% des ménages suivent des séries ou des films, lisent ou font d’autres activités intellectuelles ou de loisirs, 51% passent plus de temps avec la famille, 37% ont recours à la religion, 35% maintiennent des contacts avec les amis/proches via les moyens de communication, 12% font du sport/mouvements physiques à domicile et 9% multiplient les sorties autorisées.  

Toutefois, ces pratiques varient selon le sexe du chef de ménage : 68% des ménages dirigés par un homme suivent des séries ou des films, lisent ou font d’autres activités intellectuelles (contre 61% parmi les ménages dirigés par une femme), 55% passent plus de temps en famille (contre 37% parmi les ménages dirigés par une femme), et 11% multiplient les sorties autorisées (contre 4% parmi les ménages dirigés par une femme).

Les ménages aisés (60%) sont plus susceptibles que les ménages pauvres (26%) à maintenir des contacts avec les amis/famille via les moyens de communication, à faire du sport à la maison (26% contre 7%) et à multiplier les sorties autorisées (21% contre 9%).

 

Le risque de contamination est la principale inquiétude des ménages

24% des ménages sont très inquiets des menaces du Covid-19, et 46% sont plutôt inquiets.

Ces inquiétudes sont dues principalement à la crainte d’être contaminé par le virus (48%), de perdre son emploi (21%), du décès (10%), à ne pas pouvoir subvenir aux besoins alimentaires du ménage (10%) et par rapport à l’avenir scolaire des enfants (5%).

 

Disposition à prolonger le confinement

Un ménage sur deux (53%) serait prêt à supporter, mais difficilement, une éventuelle prolongation de la période de confinement, et 36% la supporteraient sans difficulté.

Hormis les ménages susceptibles de supporter n’importe quelle durée de prolongation du confinement fixée par le gouvernement (40%), le nombre maximal de jours moyen que les ménages pourraient supporter est de 32.

La médiane se situe à 30 jours : 50% des marocains seraient prêts à supporter un nouveau confinement de 30 jours et plus. Les ménages aisés pourraient supporter en moyenne une durée plus longue (47 jours) que les ménages pauvres (32 jours).

 

Appui matériel pour une meilleure efficacité du confinement

Plus de 8 ménages sur 10 estiment que l’appui matériel aux ménages nécessiteux est le moyen le plus efficace pour réussir le confinement.

Cette opinion est socialement consensuelle.

D’autres mesures ont été évoquées notamment accorder des indemnités pour la perte d’emploi (38%), faciliter l’approvisionnement de proximité en produits alimentaires et non alimentaires (38%), fournir aux enfants scolarisés le matériel nécessaire pour réussir la formation à distance (28%) et assurer l’assistance à domicile des personnes vulnérables (25%).

 

 

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