EMISSION DU 12/21 - par bourse news

Inflation au Maroc : C'est pas fini !

L'inflation va devoir continuer à enregistrer des taux élevés pour une période bien plus longue que prévu en septembre, impactée notamment par les pressions externes qui se diffusent aux biens et services non échangeables et par la mise en œuvre de la réforme du système de compensation à partir de 2024. Cet extrait du communiqué de la Banque centrale montre que nous sommes loin d'en finir avec l'inflation. Pourtant, les prix des matières premières et le Dollar n'ont fait que corriger depuis septembre. Une correction que le Wali de Bank Al-Maghrib voit bien. Mais selon lui, bien que les prix des produits énergétiques vont poursuivre à moyen terme leur repli enregistré ces derniers mois, ils continueront d’évoluer à des niveaux élevés. Dans ces conditions, l’inflation enregistre au niveau mondial une certaine décélération globalement mais continue d’évoluer à un rythme soutenu.

Fin de la décompensation et explosion des prix en 2024 ?
«Nos prévisions font ressortir que l'inflation passerait à 6,6% en 2022, avant de revenir à 3,9% en 2023. Il s’agit d’un taux qui dépasse toujours l'objectif de stabilité des prix», a dit le Wali, laissant entendre qu'il faudra continuer à combattre ce phénomène à moyen terme. Et la tâche ne s'annonce pas facile avec la perspective de la décompensation à partir de 2024. Une réforme qui devrait s'étaler sur 2 ans, qui n'attendait que l'opérationnalisation du registre social unifié actuellement en phase de test et qui est désormais intégrée dans le scénario central de BAM. Cette décompensation devrait redonner un coup de fouet à l'inflation à partir de 2024. «En 2024, les tarifs réglementés enregistreraient une forte progression de 12,9%, avec le démarrage programmé de la décompensation des prix du gaz butane et du sucre», a indiqué le Wali. Parallèlement, le reste du monde devrait revenir à des niveaux d'inflation plus normatifs en 2024, le Maroc devrait encore attendre.

En attendant, le resserrement de la politique monétaire se poursuit avec cette nouvelle hausse de 50 pbs du taux directeur, soit 100 pbs depuis septembre. Une hausse significative de l'avis du Wali. Cela dit, il est encore tôt pour ressentir les effets de la première hausse du taux en septembre, du fait d'un effet retard. Le gouverneur a, dans ce sens, évoqué deux principales raisons derrière ce «retard», à savoir la difficulté du changement des taux appliqués sur les contrats bancaires avant l’arrivée de leur date d'échéance, ainsi que le temps que prend la hausse du taux d’inflation avant de revenir à son niveau acceptable. De plus, l'enquête trimestrielle sur les taux débiteurs ne sera réalisée qu'à fin décembre.

Croissance atone
La croissance économique marquerait, elle, selon les projections actualisées de Bank Al-Maghrib, un net ralentissement cette année à 1,1%, résultat d’un recul de 15% de la valeur ajoutée agricole et d’une décélération à 3,4% du rythme des activités non agricoles. En 2023, elle accélérerait à 3%, portée par la hausse de 7% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne, alors que la croissance des activités non agricoles ralentit à 2,4%, pâtissant en particulier de la détérioration de l’environnement externe.
En 2024, la croissance se situerait à 3,2%, recouvrant des accroissements de 1,8% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’une production agricole moyenne, et de 3,5% de celle des activités non agricoles.

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