Dans son récent "Strategy-Mars 2023", BKGR, après avoir passé en revue l'évolution de la conjoncture économique nationale, et à la lumière de l'impact de la dernière hausse du taux directeur sur la dynamique économique, a revu à la baisse ses prévisions de croissance à 2,7% pour 2023, contre +2,9% un mois auparavant.
Et de préciser que l'éventuel impact de la pluviométrie de fin de saison, cruciale pour obtenir le niveau normatif de production céréalière, n'est pas encore intégré dans la simulation pour le scénario central.
Par ailleurs, BKGR revient sur l'arrêté des comptes nationaux du quatrième trimestre 2022 établi par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), qui fait ressortir un net ralentissement de la croissance de l'économie nationale à 0,5% au lieu de 7,6% durant la même période une année auparavant, confirmant ainsi les anticipations d'une forte décélération de l’activité économique en 2022.
Cette forte décélération du profil de l'économie du Royaume découle, relève la même source, de la contraction de la valeur ajoutée du secteur primaire de 15%, contre un accroissement de 19,1% au T4 2021, du repli de la valeur ajoutée du secteur secondaire de 2,4%, après une progression de 5,4% au T4 2022 et de l’amélioration de la valeur ajoutée du secteur tertiaire de 6,9%.
En outre, d'après la même source, la conjoncture actuelle marquée par la persistance de la flambée des prix aurait ainsi négativement impacté la demande intérieure qui est passée de 11,6% au T4 2021 à -1,7% à l’issue du dernier trimestre de 2022 au moment où l’effort d’investissement se contracte de 9,7% au lieu de +23,5% au T4 2021.
En effet, précise BKGR, l’inflation fait preuve d’une redoutable ténacité comme en atteste les derniers chiffres de février qui révèlent un IPC en hausse de 10,1%, soit son plus haut niveau depuis plus de 40 ans. Cette orientation est d’autant plus inquiétante qu’elle concerne les biens et services de bases à savoir l’alimentation (+20,1%) et les transports (+8,3%), affectant ainsi considérablement le pouvoir d’achat des ménages marocains.
Dans ce contexte, rappelle BKGR, Bank Al-Maghrib (BAM) a statué sur la poursuite du resserrement de sa politique monétaire en relevant son taux directeur de 50 points de base à 3% afin de contenir la spirale de la hausse des prix et ramener l’inflation à un niveaux davantage normatif dans le but d’assurer la stabilité des prix.