Face à ces défis, les critères ESG deviennent de plus en plus importants pour guider les investissements des entreprises. C’est dans ce cadre que Crédit du Maroc a organisé une rencontre-débat sous le thème «Finance verte et critères ESG : quels enjeux pour un nouveau modèle de développement durable des entreprises au Maroc ?»
«En préparent cette édition, nous avons pris le parti pris de nous positionner sur le registre de la sensibilisation et de la prise de conscience collective», explique Karim Diouri, membre du Directoire en charge du pôle développement du Crédit du Maroc, qui explique que la banque a aujourd’hui clairement une ferme détermination d’être un acteur important et de référence dans la finance verte et dans le financement énergétique.
Dans sa présentation K. Diouri a dressé un état des lieux alarmant sur les risques climatiques et environnementaux au niveau mondial et national. Ces risques poussent aujourd’hui les gouvernements, les entreprises et les acteurs économiques d’une façon générale à agir et à prendre la mesure de l’urgence.
«Au Maroc, 80% de notre énergie électrique proviennent d’énergie fossile et 65% sont issues du charbon. Nous constatons d’ores et déjà les effets du changement climatique : des saisons qui tendent à disparaître, des océans qui gagnent en acidité… », précise Diouri.
Ces chiffres qui donnent froid au dos, «nous interpellent et surtout nous obligent à agir». Il est plus que jamais nécessaire de nous organiser pour décarboner notre économie.
Force est de constater que cette décarbonation passera par une transaction énergétique devenue aujourd’hui une véritable réalité stratégique au cœur du business pour les entreprises. Les investissements durables ne sont pas à considérer comme un coût mais plutôt comme un levier de performance.
Qui plus est, cette décarbonation de l’économie ne constitue plus un luxe ou une option. Preuves à l’appui, le responsable cite :
• Les Etats, les gouvernements et les instances de régulation sont de plus en plus intervenus en faveur du climat (à l’image du Greendeal en Europe). Sur le continent africain, le Maroc a été un précurseur avec la mise en place d’une stratégie nationale autour des énergies renouvelables. Pour Diouri, «nous assistons à l’émergence d’un début de filière qui offre un vrai potentiel de développement pour les entreprises qui souhaitent s’inscrire dans cette démarche d’énergie propre».
• La règlementation se durcit progressivement dès 2023 avec la mise en place d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe qui pourrait impacter négativement la compétitivité de nos entreprises nationales.
• L’intégration des critères ESG dans les publications constitue désormais une obligation pour les entreprises cotées.
• Les agences de notation cherchent à développer leur expertise en acquérant des sociétés de service spécialisées en développement durable (à l’instar de Vigeo qui a été rachetée par Moody’s).
• Les fonds d’investissement embrasse cette tendance de fonds en privilégiant des participations dans les entreprises qui respectent les critères ESG.
Résultats des courses : «Demain, la pérennité des entreprises dépendra en grande partie de la capacité à intégrer la responsabilité sociétale et environnementale dans sa gestion au quotidien».
Au final, le top management de Crédit du Maroc dit être convaincu que la performance des entreprises est intimement liée à sa capacité de fonder son modèle d’affaires autour des métiers ‘utilité’ répondant aux besoins des parties prenantes et permettant la construction d’une société plus durable plus juste et plus équitable».
En cela, Crédit du Maroc, acteur de référence sur le sujet, entend jouer pleinement son rôle de partenaire financier et de banquier conseil. Notons que le développement de la finance verte a toujours été une volonté ancrée dans l’ADN de la banque.